"Si elle me quitte ? Je la tue !".
On a déjà connu réplique moins malvenue que celle de Pierre Arditi, sur le plateau de "Quelle époque". Ce 3 février, l'acteur qui brûle actuellement les planches s'est retrouvé à répondre ainsi à une question de Léa Salamé. Sur le ton de la vanne naturellement. "Humour" d'une infinie délicatesse alors qu'au moins dix femmes auraient été tuées sous les coups de leurs compagnons depuis le début de l'année 2024.
En outre, cela fait 20 ans que le féminicide de Marie Trintignant par son ex compagnon Bertrand Cantat a bousculé la société française. Plus encore que cette répartie du compagnon de l'actrice Évelyne Bouix, ce qui a beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux, ce sont... Les rires de l'assistance.
Pierre Arditi aurait-il contribué à une banalisation des féminicides ? "Personnellement les femmes assassinées, cela n'a pas tendance à me détendre.", "Le pire c'est que tous le plateau est hilare.", "Et tout le monde rigole personne ne dit rien. Une honte", "La gerbe en entendant les rires", "Léa Salamé vous êtes une journaliste ? non ? pourquoi n'avoir pas remis le contexte sur ce sujet grave ?", ont ainsi réagi des spectateurs sur Twitter.
Et le magazine féministe Causette de commenter à l'unisson : "Les rires sur le plateau de Quelle époque !, samedi soir, après les propos tenus par Pierre Arditi montrent, hélas, qu'un homme qui tuerait sa femme parce qu'elle le quitte est toujours un sujet de plaisanterie".
Instigatrice du compte féministe Préparez vous pour la bagarre, qui sensibilise au sexisme dans les médias, la militante Rose Lamy a également commenté : "Imagine un monde où Pierre Arditi peut dire sur une chaîne du service public que si sa femme le quitte, il la tue, mais où dénoncer ce discours sur Instagram te fait prendre le risque de perdre ton compte à 236 000 abonné-es..."
Rose Lamy, captures d'écran à l'appui, explique effectivement que son contenu (une analyse critique de la prise de parole de Pierre Arditi) s'est vu supprimé par Instagram puisque "susceptible d'encourager la violence". Une alerte en évidence : "A l'avenir, vous pourriez perdre l'accès à votre compte. Votre contenu a été supprimé parce qu'il allait à l'encontre de nos règles".
La répartie pleine de tact de Pierre Arditi fait écho à une autre. Celle du comédien Césarisé et metteur en scène Yvan Attal, compagnon de Charlotte Gainsbourg, qui déclarait en 2009 dans le magazine Marie Claire : "Si Charlotte partait avec un ouvrier, je prends la carabine et je la tue. Je ne tue pas l'ouvrier, je la tue elle. Le pire, ce serait qu'elle parte avec un grand acteur. Je serais encore plus humilié. On est atteint dans sa virilité".
De mieux en mieux.