Moins de discrimination, plus de diversité dans les petites entreprises que dans les grandes. C’est ce qu’il ressort de l’étude PME & Diversités réalisée par l’observatoire Opcalia et rendue publique mercredi 28 mai. Menée auprès de 432 entreprises de moins de 250 salariés, cette nouvelle enquête révèle que les PME et les très petites entreprises (TPE) sont meilleures élèves que les entreprises de plus grosse envergure en matière de diversité, politique apparue et encouragée en France depuis les années 80.
Mais quels sont ces critères de diversité que les petites et moyennes entreprises tendent à mettre en avant ? L’étude montre que, devant le handicap ou même la nationalité, c’est l’âge qui, pour plus de 66% des répondants, est le principal critère favorisant la diversité au bureau. Pour Patrick Banon, chercheur affilié à la Chaire Management & Diversité de l’université Paris-Dauphine, à l’origine de l’étude, l’âge « représente de façon très claire la diversité non choisie. Il apparaît d’ailleurs dans l’enquête comme le premier critère de discrimination. »
Pour près de 40% des sondés, l’autre clé de la diversité en entreprise est la culture dans son ensemble : mélanger des salariés de différentes religions, de différentes nationalités, d’origines sociales diverses, ou encore de différentes appartenances ethniques apparaît comme primordial.
L’étude Opcalia note également que les PME et très petites entreprises rechignent bien moins que les grandes boîtes à placer des femmes à des postes clés : plus de 51% des cadres dans les TPE de moins de 10 salariés sont des femmes. Une proportion qui tend à « diminuer fortement à mesure que la taille des entreprises augmente », note l’étude. Ainsi, au-delà de 50 salariés dans l’entreprise, il n’y aurait plus que 31% de femmes à occuper un poste de cadre. Pour les auteurs de l’enquête, c’est « sans doute parce que le moyen le plus sûr de diriger une entreprise en France pour une femme est de la créer. »
Cette tendance s’observe également pour les jeunes et les seniors, ainsi que dans la proportion des salariés handicapés, dans celle des salariés issus de quartiers sensibles ou de ceux appartenant à une minorité visible. Ils seraient davantage présents dans les PME de 10 à 50 salariés que dans les grandes entreprises.
Toutefois, l’étude démontre que des progrès sont encore à faire pour lutter contre les discriminations. Les situations de discrimination envers l’apparence physique, l’âge ou le sexe seraient en effet plus présentes, ou du moins plus souvent signalées dans les PME que dans les TPE. Les auteurs l’expliquent par la structure même des très petites entreprises : les liens y seraient plus étroits entre les salariés, ce qui favoriserait le dépassement des préjugés. Ils n’excluent toutefois pas que les incidents ne soient tout simplement pas déclarés par les employés de petites structures.
Ils notent enfin que des faits de discrimination pourtant courants, tels que la religion ou l’orientation sexuelle n’ont pas été évoqués au cours de l’enquête par les salariés issus de petites entreprises. Ils sont pourtant « très présents dans l’entreprise et les débats publics et médiatiques. »