À peine la loi sur le mariage pour tous a-t-elle été votée à l’Assemblée nationale, que la question qui embarrasse le gouvernement est sur toutes les lèvres : quid de la PMA et de la GPA ? Sujet épineux s’il en est, qui crée la discorde au sein même de la majorité qui ne sait pas réellement sur quel pied danser. Si la question de l’extension de la procréation médicalement assistée devrait être abordée d’ici la fin de l’année 2013, celle de la légalisation du recours aux mères porteuses est prise avec des pincettes : après le fracas provoqué par la circulaire Taubira qui souhaitait faciliter l'octroi de la nationalité française aux enfants nés d'une GPA à l’étranger, le gouvernement marche sur des œufs. Et les Français dans tout ça, sont-ils favorables à l’ouverture de la PMA et de la GPA à tous ? Selon un sondage exclusif YouGov pour Le HuffPost, 47% des Français seraient aujourd'hui pour la légalisation du recours aux mères porteuses par les couples hétérosexuels, contre 43% de personnes se déclarant contre. Les partisans de la GPA, sont plus nombreux chez les électeurs socialistes : ils sont 62% à se déclarer favorables, contre 37% pour les électeurs UMP. En revanche, l’avis des sondés se fait immédiatement plus tranché lorsqu’il s’agit de donner accès à la GPA aux couples homosexuels. 58% des Français s’y déclarent ainsi opposés : chez les électeurs du PS, ils sont 43%, un chiffre qui grimpe chez les partisans UMP (77%) et FN (80%).
Même son de cloche au sujet de la procréation médicalement assistée : aujourd'hui autorisée pour les couples hétérosexuels, via la fécondation in vitro ou l'insémination artificielle, l'idée de l'élargir aux couples de lesbiennes rencontre une franche opposition dans l'opinion. Ainsi, 50% des sondés se déclarent hostiles à l’ouverture de la PMA aux couples homosexuels. Un chiffre qui s’élève à 71% chez les électeurs UMP et même 78% chez les partisans du Front National. Cependant, les électeurs socialistes sont à l’inverse plutôt favorables à l’extension de la PMA (58%). On observe également une plus forte opposition chez les 55 ans et plus (56%) que chez les 18-34 ans (42%). Les prochains mois s’annoncent donc complexes pour le gouvernement, qui va devoir rassembler notamment sur la question de la PMA, actuellement à l’étude par le Conseil national d’éthique.