Le viol n'est pas qu'une violence : c'est une arme.
On sait par exemple qu'au sein des conflits, agressions, viols et violences sexuelles diverses sont employées contre les femmes, mais aussi contre les hommes. Elles ont pour but la souffrance, l'humiliation, l'affliction. Le but des agresseurs dans ce contexte ? Faire éprouver la douleur, mais aussi la honte, que ressentent traditionnellement les victimes.
Et cela, le gouvernement allemand souhaite le rappeler à la face du monde. Un projet de loi important directement soumis par le ministère de la Justice national vient effectivement d'être approuvé par le gouvernement ce 1ᵉʳ novembre. L'idée ? Inscrire les violences sexuelles parmi les "crimes de guerre".
Au même titre que la torture, par exemple.
On a pu notamment attester des violences sexuelles comme "crime de guerre" à travers la guerre en Ukraine. Hommes, femmes, enfants, victimes de viols et d'agressions sexuelles. On se rappelle des mots des députées ukrainiennes Lesia Vasylenko, Maria Mezentseva, Alona Shkrum et Olena Khomenk, accusant les forces russes d'avoir violé des femmes avant de les pendre, dans les environs de Kyi : "Poutine cible désormais les groupes de femmes et d'enfants vulnérables. Les familles n'ont pas la force ou la capacité de se manifester".
Dans nos pages, la députée Lesia Vasylenko déclarait dès lors : "Les soldats russes auraient commis plusieurs crimes de guerre. Mais le viol est peut-être celui qui fait le plus mal. En tant que femme, on pense tout de suite que cela peut nous arriver, arriver à nos amis, à nos filles"
A l'AFP, la ministre de la Famille Lisa Paus l'affirme haut et fort : "Les violences sexuelles, avant tout contre les femmes, ont longtemps été utilisées dans les guerres du monde entier et par les terroristes comme une arme tactique". Une formulation sans ambiguïté qui élargit la considération aux "violences sexuelles", pas juste au "viol", et devrait satisfaire les ONG à l'international.
Cette nouvelle proposition de loi du gouvernement allemand devrait permettre un durcissement de la répression envers les auteurs de violences sexuelles en zone de conflit, mais surtout, elle fait office de prise en compte redoublée du viol comme acte qui dépasse l'intime : le ministère de la Justice en rappelle la dimension politique. C'est à ce titre une façon de ne pas minimiser les violences que l'on peut observer, envers les populations opprimées.
Reste encore, cependant, à attendre l'aval du Parlement...