"1,2,3,4,5... Putain, j'en peux plus", pensez-vous en pleine séance de gainage avant de vous laisser lourdement tomber sur votre tapis de sol, exténuée. Et si au lieu de les penser, vous exprimiez ces mots haut et fort ? En effet, prononcer des jurons à voix haute serait particulièrement efficace pour booster vos performances physiques, si l'on en croit une récente étude publiée dans le Journal of Psychology of Sports and Exercise.
Les chercheurs ont soumis 81 sportifs de haut niveau à des exercices physiques intenses de 30 secondes. Une partie d'entre eux sélectionnée au hasard devait prononcer un gros mot toutes les trois secondes. D'après l'auteur principal de l'étude David Spiererer, le mot "fuck (l'équivalent de "putain" en français) a été le mot le plus entendu au cours de ces tests.
Si les résultats de cette étude sont à interpréter avec parcimonie du fait de la petite taille de l'échantillon, les effets observés chez les athlètes qui ont adopté un langage fleuri n'en demeurent pas moins étonnants, puisque ces derniers ont vu leur niveau d'endurance augmenter de 4,6 %, tandis que la force de leur poignet était 8,2 % fois supérieure comparé à ceux qui sont restés silencieux pendant les exercices. "Le fait de jurer peut améliorer la quantité de poids soulevés, le niveau de force et la capacité d'endurance", note David Spiererer.
Si l'on se fie à l'expertise de David Spiererer, le fait de jurer contribuerait également à atténuer la douleur générée par un effort physique (y compris en dehors de nos séances de fitness). Comment expliquer ce phénomène ? "La personne qui jure ne se concentre plus sur les efforts qu'elle produit, mais plutôt sur le fait de blasphémer", explique le scientifique. Une théorie intéressante, d'autant plus que la plupart d'entre nous laisse facilement échapper un juron lorsque notre orteil heurte dans le coin d'une table ou qu'on se cogne la tête en se relevant un peu trop vite dans une pièce basse de plafond.
Une autre étude de 2009 publiée dans la revue Neuroreport, avait d'ailleurs réalisé une expérience sur des volontaires à qui on avait demandé de plonger leur main dans de l'eau glacée aussi longtemps que possible. Certains ont été invités à prononcer un gros mot au moment où la douleur devenait insoutenable.
Les participants ayant opté pour le blasphème ont pu garder leur main immergée deux fois plus longtemps que ceux qui avaient choisi de se taire. Ces derniers ont également précisé que la douleur qu'ils avaient ressentie était moins intense, ce qui porte les chercheurs à croire que proférer des jurons augmente la résistance à la douleur. Alors, on se lâche, "PUTAIN" ?