Le verdict du plus grand procès de l’amiante jamais organisé doit tomber lundi à Turin. Ouvert en décembre 2009, il compte plus de 6.000 parties civiles constituées contre le milliardaire suisse Stephan Schmidheiny et le baron belge Jean-Louis Marie Ghislain de Cartier de Marchienne. Une peine de 20 ans a été requise contre l’ex-propriétaire du groupe suisse Eternit, et l’ancien actionnaire administrateur, accusés d’être responsables de la mort d’environ 3.000 personnes en Italie. Il s’agit d’ouvriers et d’habitants de plusieurs localités où Eternit-Italie avait ses usines. La société avait fait faillite en 1986, six ans avant l’interdiction de l’amiante dans le pays.
Les deux hommes, actionnaires d’Eternit-Italie dans les années 70-80, sont accusés d'avoir provoqué « une catastrophe sanitaire et environnementale permanente » et enfreint la sécurité au travail. La défense a nié la responsabilité directe dans la gestion de la société italienne des deux accusés. Les victimes dans d’autres pays de l’amiante, utilisée massivement dans la seconde moitié des années 70 avec une production annuelle de plus de 5 millions de tonnes, espèrent que ce procès fera jurisprudence et créera un précédent, en France notamment. Selon un rapport de 2007 de l'Organisation Mondiale de la Santé, environ 125 millions de travailleurs sont exposés à l'amiante sur leur lieu de travail et au moins 90.000 meurent chaque année de maladies liées à cette exposition.
Élodie Vergelati
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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