Les meufs qui ont une majorité d'amis mecs seraient-elles à éviter ? Constituent-elles des "red flags" - des signaux d'alarme qui hurlent "fuyez" ? C'est précisément ce que se demande une nouvelle étude publiée dans la revue "Personality And Individual Differences".
Selon cette recherche, les femmes qui préfèrent traîner avec des amies auraient effectivement tendance à se méfier des femmes qui, à l'inverse, privilégient les amitiés masculines dans leur quotidien. Mais le contraire serait aussi vrai. Les meufs qui préfèrent être amies avec des hommes seraient également "plus agressives et moins confiantes" envers les autres femmes. Comme si elles éprouvaient une forme de rivalité.
Mais ce que ressort avant tout l'étude, c'est la perception ouvertement négative dont font l'objet les femmes qui auraient "trop" d'amis mecs.
Comment expliquer au juste ce regard critique ? Par plusieurs raisons. Les femmes qui privilégient les amitiés masculines seraient davantage jugées. Leur relation serait considérée comme "pas toujours très platonique" et leurs motivations perçues comme ambiguës ou douteuses. En somme, c'est l'éternel débat de l'amitié entre hommes et femmes, que la comédie romantique Quand Harry Rencontre Sally se plaisait déjà à décortiquer il y a plus de trente ans de cela.
La tristesse de la chose est que ces considérations peuvent notamment mener à un certain "slut shaming", et à un renvoi à la figure de la "croqueuse d'hommes", dont l'amitié cacherait quelque chose d'essentiellement sexualisant. Des raisons qui perpétuent des jugements... avant tout ciblés sur les femmes. Car, révèle l'étude, les femmes qui auraient beaucoup d'amis hommes éprouveraient une hostilité accrue émanant des femmes privilégiant les amitiés féminines. On le comprend, l'hostilité et la méfiance sont réciproques.
Plus encore, le magazine Stylist voit là un exemple parfait de "cycle de sexisme intériorisé", au sein duquel les femmes excluraient les femmes, conduisant celles-ci à privilégier la compagnie des hommes. Et à devenir ce que les anglophones nomment péjorativement des "filles à mecs".
Déduction peu fun qui renvoie à une autre construction, le syndrome de la Schtroumpfette. Autrement dit, la condition de la seule femme dans un groupe de mecs, lequel peut représenter une forme de privilège social - celui de la "validation masculine". Une condition qui peut engendrer son lot de jugements, des deux côtés. Dans les deux cas, ce sont toujours les femmes qui sont ciblées. Et s'il fallait privilégier la sororité ?