Société
Qui est Samia Ghali, la surprise de la primaire socialiste à Marseille ?
Publié le 14 octobre 2013 à 20:54
Par Marie-Laure Makouke
Elle est la surprise du premier tour de la primaire socialiste à Marseille. Dimanche, Samia Ghali est arrivée en tête des suffrages, devançant le député Patrick Menuccci et la ministre Marie-Arlette Carlotti qui faisait pourtant figure de favorite. Retour sur le parcours fulgurant de cette mère de quatre enfants,  des quartiers Nord de Marseille au Sénat… et peut-être plus.
Qui est Samia Ghali, la surprise de la primaire socialiste à Marseille ? Qui est Samia Ghali, la surprise de la primaire socialiste à Marseille ?© samiaghali2014
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Les médias la surnomment « l’Icône des cités », « l’Indomptable » ou encore « la Courageuse ». À 45 ans, Samia Ghali a créé la surprise, dimanche, en arrivant en tête de la primaire socialiste à Marseille, devançant ainsi la ministre chargée des Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti et le député Patrick Menuccci. Mère de quatre enfants, elle a réussi à séduire l’électorat populaire grâce, notamment, à sa connaissance des quartiers Nord de Marseille dans lesquels elle a grandi. Pourtant, rien ne la prédestinait à une carrière politique.

1984-2013 : une ascension fulgurante

Samia Ghali voit le jour dans une famille algérienne fraîchement installée en France. Elle grandit sans père, dans le bidonville de Bassens dans le XVe arrondissement de Marseille, et découvre la politique à l’âge de 16 ans. Selon Le Figaro et Le Nouvel Observateur, c’est l’un de ses professeurs, soucieux de canaliser sa révolte devant les inégalités et son envie de se battre, qui l’emmène dans une réunion de section ; le début d’un long parcours au sein du parti socialiste. Élue conseillère d’arrondissement dans les XVe et XVIe – les arrondissements les plus violents de la cité phocéenne – en 1995, elle emporte la mairie de secteur en 2008. La même année, elle entre au Sénat pour y représenter les Bouches-du-Rhône.

Mais celle que nombre de Marseillais nomment par son prénom a surtout attiré l’attention sur elle en 2012, en lançant un cri de détresse à l’armée afin qu’elle vienne lutter contre le trafic de drogue et les règlements de compte qui gangrènent les quartiers marseillais. Dimanche soir, une nouvelle fois, tous les regards étaient fixés sur elle. À l’annonce des résultats, la quadragénaire, qui a arrêté ses études après un CAP de secrétariat-comptabilité, a promis, si elle était finalement élue maire, de gommer les inégalités entre le nord et le sud de la ville, de construire davantage de logements sociaux et de créer des transports en commun afin de désenclaver les quartiers sensibles.

« Je n’ai rien acheté du tout »

Mais d’ici là, il faudra mettre un terme à la polémique qui l’oppose à Marie-Arlette Carlotti. Arrivée troisième malgré son statut de favorite et éliminée de la primaire socialiste, la ministre accuse en effet sa rivale d’avoir acheté le vote des Marseillais. « Personne n'avait vu jusqu'à présent ce système fonctionner avec une telle puissance, un tel sentiment d'impunité, à la vue de tous, avec des dizaines de minibus qui sillonnent la ville, des échanges d'argent, toute une organisation que j'ai envie de qualifier de paramilitaire », a-t-elle dénoncé.

Une attaque immédiatement balayée par Samia Ghali, qui assume pleinement l’organisation d’un covoiturage afin que les électeurs se déplacent vers les bureaux de vote. Un système que la Haute Autorité des primaires, chargée de contrôler le scrutin n’a d’ailleurs pas sanctionné. « Oui, il a fallu s’organiser pour aller voter, car les transports dans certains quartiers sont inaccessibles », a-t-elle revendiqué auprès de l’AFP. Sur les ondes d’Europe 1, elle a encore assuré n’avoir « rien acheté du tout » et avoir « fait [sa] campagne ». Et d’ajouter : « S'il y avait eu quoi que ce soit, la Haute Autorité l'aurait déclaré ». Enfin, sur i>Télé, la sénatrice des Bouches-du-Rhône a menacé Marie-Arlette Carlotti d'une plainte pour diffamation, lui rappelant que sa position de ministre impliquait qu’elle se tienne correctement. « Si j'étais à sa place, peut-être que je rendrais mon poste de ministre », a-t-elle finalement suggéré.

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