A 28 ans, l'Américaine Rebekah Marine est l'un des nouveaux phénomènes de la mode. Un âge avancé pour commencer à faire carrière dans le mannequinat, mais cette native du New Jersey est loin d'être un banal top parmi tant d'autres. Née avec une malformation génétique, son avant-bras droit n'est pas correctement développé, la jeune femme rêve pourtant de devenir une star des podiums depuis sa petite enfance. Un souhait de longue date, qui est devenu réalité lors de la dernière Fashion Week new-yorkaise, quand elle a foulé le catwalk pour le designer Antonio Ourzi.
Et la jolie brune s'est si bien débrouillée, qu'elle est à nouveau sollicitée pour la Fashion Week qui aura lieu à New York la semaine prochaine. Cette fois-ci, c'est le collectif de créateurs italiens FTL Moda qui l'a invitée à participer à son défilé. Une opportunité professionnelle de plus pour Rebekah, qui est de plus en plus demandée.
Pourtant tout est loin d'avoir si bien commencé pour cette jeune femme accomplie, qui a longtemps mis ses désirs de côté suite à de nombreux refus.
Très jeune, elle demande à sa mère de l'accompagner dans des agences de mannequinat pour tenter sa chance, mais les fins de non-recevoir étaient devenues son quotidien et la petit Rebekah met alors son ambition de côté. Récemment, elle est revenue sur cette période difficile dans une interview accordée au magazine People :
"Ça ne marchait pas fort évidemment, surtout au moment où le directeur de casting remarquait mon handicap. Ils me disaient bien souvent : 'Tu n'as aucun avenir dans le business'. Cela m'a fait énormément de peine".
Une époque révolue pour Rebekah, qui a finalement repris confiance en elle il y a 6 ans, lorsqu'elle a enfin mis la main sur une prothèse bionique de qualité.
Un événement qui a changé sa vie et qui a fait d'elle le porte-parole de nombreuses associations, comme Touch Bionics ou encore Lucky Fin Project.
Encouragée par cette nouvelle confiance en elle, elle est repérée par l'agence Models of Diversity, qui fait la promotion des modèles aux physiques différents. C'est à ce moment précis qu'elle décide de se réimpliquer à fond dans le métier et se donne même pour objectif de faire un jour la couverture du prestigieux Vogue : "Je me suis dit, mon portfolio est solide et j'ai surtout un message fort à faire passer. J'espère apparaître un jour à la Une de Vogue, c'est mon défi personnel et je ne m'arrêterai pas jusqu'à ce que j'y arrive".
Une détermination à toute épreuve, qui a contribué à faire évoluer les mentalités chez certains. Aujourd'hui, les messages des associations soutenues par Rebekah sont de plus en plus audibles auprès de l'industrie, qui commence enfin à faire défiler des modèles loin des standards habituels.
Entre l'actrice Jamie Brewer, atteinte de trisomie 21, sa mini réplique Kayla Kosmalski, ou encore Karen Crespo (qui a défilé en fauteuil roulant), certains designers n'ont désormais plus peur de prendre des risques pour casser l'image souvent trop idéalisée du mannequin standard. Un sursaut logique pour Rebekah qui a confié au site Mashable :
"C'est tellement important d'inclure de la diversité physique dans la mode, après tout, presque un Américain sur cinq est aujourd'hui atteint de handicap. Nous devrions célébrer plus souvent cette particularité, plutôt que de se conformer en permanence à ce que le médias nous imposent".