"Je pensais que je cherchais un prince Disney... mais peut-être que ce dont j'avais vraiment besoin pendant tout ce temps, c'était une princesse Disney". Ainsi s'était exprimée l'actrice australienne Rebel Wilson sur son compte Instagram ce 9 juin. La star de Pitch Perfect révélait alors, photo à l'appui, qu'elle sortait avec une femme, la styliste Ramona Agruma.
Un message accueilli avec enthousiasme sur les réseaux sociaux. Mais ce coming out lesbien n'est pas si joyeux en vérité. Effectivement, il a été a révélé que la relation de Rebel Wilson avec Ramona Agruma devait à l'origine être divulguée par le journal australien, le Sydney Morning Herald. Rebel Wilson a donc été menacée de "outing", terme désignant la révélation de l'homosexualité d'une personne contre son consentement.
Le "outing" désigne le plus souvent des personnalités, dont l'orientation sexuelle serait divulguée contre leur gré par un ou des médias. Dans le cas présent, un journaliste du Sydney Morning Herald aurait donné 48 heures à Rebel Wilson pour témoigner de cette relation auprès du média, comme le relate le magazine en ligne Stylist. Cependant, l'actrice a préféré en témoigner elle-même sur ses réseaux sociaux, d'où ce coming out.
Le journaliste du Sydney Morning Herald se serait par la suite plaint de ne pas avoir obtenu "l'exclusivité" de la révélation de cette relation, engendrant par-là même de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Sur Twitter notamment, d'aucuns parlent de "coming out forcé" et insistent sur le fait que Rebel Wilson s'est vue obligée d'évoquer sa relation au grand jour suite à cette pression médiatique.
Cette dernière s'est même exprimée sur Twitter sur la violence de cette séquence. "Merci pour vos commentaires, c'était une situation très difficile mais j'essaie de la gérer", a-t-elle écrit.
Les associations pour la défense des droits des personnes LGBTQ ont également réagi à cette situation. Comme Stonewall qui a souligné auprès de la BBC que "le coming out est une décision profondément personnelle, la question de savoir quand et comment faire son coming-out devant être décidée par l'individu, il n'est donc pas acceptable de "outer" ou de faire pression sur elles".
La retentissement de cette affaire a suscité le mea culpa du rédacteur en chef du Sydney Morning Herald, Bevan Shields, affirmant que son média souhaitait "simplement poser des questions" et s'excusant si Rebel Wilson avait pu éprouver "de la douleur".
Le "outing" est un sujet de plus en plus abordé. La chanteuse Angèle notamment s'était déjà exprimée sur la révélation en novembre 2019 de sa bisexualité par l'émission Touche pas à mon poste de Cyril Hanouna, annonce faite sans son accord. "C'était une douche froide. Parler de ma bisexualité n'était absolument pas un problème. Mais je voulais choisir le moment", a détaillé l'artiste à ce sujet dans l'émission Sept à huit.
"On entre dans mon intimité et, au-delà de révéler l'histoire d'amour que je vivais, je trouve que le message renvoyé est extrêmement violent. Outer quelqu'un n'entre pas dans une démarche pro-LGBTQI+", avait détaillé Angèle.