On connaît Rita Ora pour ses tubes (comme I Will Never Let You Down), ses collaborations d'enfer (avec Chris Brown, Avicii et Charli XCX) ou encore ses performances de comédienne (dans la trilogie Cinquante nuances de Grey). Mais aujourd'hui c'est un autre titre, un brin moins prestigieux, qui lui revient : celui de "Personne la plus détestée de Grande-Bretagne". Ou tout du moins, de chanteuse soudainement bien moins populaire.
La faute à quoi ? A ses violations répétées du confinement. La dernière en date, une fête d'anniversaire organisée en pleine pandémie de Covid avec trente de ses amis dans un restaurant de Notting Hill (mais sans Hugh Grant) a beaucoup fait jaser. Malgré le mea culpa public de la chanteuse et le paiement d'une amende à la police (de 10 000 livres précisément), cette infraction de la loi ne passe pas. Et suscite ses commentaires virulents : du côté de médias populaires comme la BBC, cette annonce a généré des centaines de milliers de réactions indignées en dix jours à peine.
Indignées... Et sexistes. L'espace d'un édito, l'édition britannique de Grazia s'attriste qu'en lieu et place de débats sur le respect du confinement, la parole ne s'oriente trop rapidement sur des attaques "misogynes" envers la chanteuse, sa carrière, son talent et sa légitimité.
Preuve en est de cet article du Telegraph, qui surfe sur l'actualité en se demandant "comment une popstar qui fait si peu de musique est devenue si célèbre". Un argument qui résonne curieusement aux oreilles, que l'on pourrait voir comme une autre manière de faire culpabiliser la star... ou d'ironiser plus ou moins subtilement quant à la qualité de ses activités "bonus". Comme sa présence dans des émissions de télé-crochet volontiers raillées type X Factor par exemple. Des attaques gratuites et un brin hors-sujet.
"La raison pour laquelle Rita est si célèbre est qu'elle travaille dur. Il n'y a pas de quoi avoir honte. Vous pouvez expliquer comment elle est devenue si populaire sans se moquer d'elle", tacle à ce sujet Grazia, rappelant soit dit en passant que la question du rapport entre productivité et longévité artistique a tendance à être moins posée sur la table quand l'artiste est un homme. L'irrespect des mesures sanitaires serait-il donc l'argument parfait pour tacler Rita Ora ? Le magazine Stylist le suggère en tout cas, et parle carrément de "chasse aux sorcières".
Les réactions incendiaires que la star inspire seraient avant tout de l'ordre d'un acharnement toxique alimenté par "une soif de scandale" populaire et médiatique. Hypocrite ? La question se pose aussi. "Une fête secrète entre célébrités organisée dans un restaurant de luxe sera toujours un sujet infiniment plus juteux que la fuite d'un riche politicien vers sa deuxième maison de campagne", ironise à ce titre le magazine.
En bref, Rita Ora serait une cible bien plus "facile" et accessible que certains autres profils tout aussi "privilégiés". Et peut-être pas une célébrité suffisamment "respectable" pour être pardonnée. Il faut dire que cela fait plusieurs années déjà que la chanteuse fait l'objet d'attaques, notamment de "slut-shaming". De la bouche de certains rappeurs (comme Asap Rocky il y a cinq ans de cela) à sa fréquentation volontiers "peoplisée" de célébrités masculines, elle est bien souvent la cible de saillies sexistes, comme nous le rappelle The Mirror.
Et malheureusement, ce n'est pas près de s'arrêter.