"Il faut partir" : Victime de violences conjugales, Romane Serda témoigne

Ce n'est pas avec gaieté de coeur que Romane Serda a abordé un sujet très intime, mais surtout dramatique, dans l'émission Chez Jordan. La chanteuse, et ex-compagne du chanteur Renaud, est effectivement revenue sur un douloureux moment de sa vie : les violences conjugales dont elle a été victime par le passé.

"En fait ce sont des trucs que l'on n'oublie pas... Je le dis aujourd'hui, mais c'est difficile. C'est au bout d'un long moment que l'on parle. Je n'avais pas envie de faire pitié", a-t-elle déploré face à Jordan De Luxe, émue. Pour la chanteuse, évoquer ses souvenirs permet surtout de faire en sorte qu'il n'y ait pas d'autres victimes.

C'est d'ailleurs à ces dernières que l'interprète a souhaité s'adresser sans détour sur le plateau : "Ça arrive une fois, tu prends conscience que ça ne doit pas arriver. Jamais. Au premier signe, il faut partir, parce que ça ne va qu'en s'empirant".

Partir, une démarche qui n'est jamais simple. Surtout quand, telle Romane Serda, l'on est victime de manipulation émotionnelle, psychologique, et de dépendance. En somme : du phénomène de l'emprise. "J'aurais dû prendre conscience de ce qu'il se passait. Tu es prise dans un engrenage où tu te dis que tu ne vaux rien. Il y a aussi toute la violence psychologique", a développé la chanteuse à ce titre.

Une vraie difficulté donc, tout comme le fait de témoigner et de porter plainte. Surtout lorsque les verdicts prononcés ne sont pas à la hauteur des attentes. Exemple ? L'ex-conjoint de Romane Serda, reconnu coupable de violences conjugales, a été condamné... a une amende de 2000 euros. "C'est vraiment risible", a commenté l'artiste à propos de cette peine. Et de préciser : "J'ai pas envie de chialer, ça m'énerve...".

Déplorable. Un témoignage qui a le mérite de poser des mots sur une réalité, réalité qui exige la lutte. Et vite. Rappelons qu'en 2021 en France, 122 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, et que parmi les femmes tuées par leur conjoint, 35 % étaient victimes de violences de la part de leur compagnon, détaille l'Etude nationale sur les morts violentes au sein du couple du ministère de l'Intérieur.

Si vous ou une personne de votre entourage êtes victime de violence, vous pouvez composer le 3919, un numéro national et gratuit. La ligne est ouverte du lundi au samedi de 8 h à 22 h, l'anonymat des victimes est respecté.