Le 13 mars, Sandrine Bonnaire est revenue au micro de Sud Radio sur un sujet qui lui tient à coeur : la défense des droits des femmes. L'actrice révélée par Maurice Pialat s'est plus précisément attardée sur un sujet qui la concerne personnellement, les violences conjugales. Quitte à évoquer un passé douloureux.
"Moi quand j'ai été agressée, c'était il y a 20 ans", a témoigné l'actrice. Avant de développer au micro avec gravité : "Il m'a fracassé la mâchoire, il m'a cassé 8 dents et j'ai tous les os du visage qui sont cassés. C'était totalement cassé à l'intérieur". Des paroles dures à écouter, énoncées face à la journaliste Judith Beller.
Et la douleur ne s'éteint pas pour Sandrine Bonnaire, vingt ans après. "Je continue à vivre avec cette douleur parce que ce n'est pas réparable à l'intérieur. J'ai même fait des radios il n'y a pas longtemps. Le radiologue m'a dit 'Oh la la mais qu'est-ce qui vous est arrivé, c'est récent ?' Non, non, ça fait 20 ans", s'est-elle attristée à ce titre.
Accablant.
"On parle beaucoup de ces choses-là aujourd'hui ce qui n'était pas le cas à l'époque", a poursuivi l'actrice. Eclaircie faible mais bien présente : le soupçon d'espoir qu'éprouve Sandrine Bonnaire à propos de la visibilité de ces sujets aujourd'hui, et de leur traitement par la justice. "Cette personne a pris deux ans de sursis seulement. C'est rien. Je pense qu'aujourd'hui il aurait pris beaucoup plus cher", a ainsi affirmé la comédienne.
Un témoignage qui a engendré une quantité de réactions de soutien sur Twitter, dont certaines paroles de victimes :" Très courageuse de raconter cette agression seulement 20 ans après", "Quel courage Sandrine ! On a pas le choix que de vivre avec nos blessures physiques ou mentales. J'ai connu la violence conjugale aussi...Ces hommes qui brisent nos vies", "La roue tourne, et je vous souhaite tout le meilleur".
Une intervention importante alors que la lutte contre les violences conjugales demeure un enjeu national. Le 16 janvier dernier encore, l'Assemblée nationale votait à l'unanimité une proposition "d'aide universelle d'urgence" à destination desdites victimes, aide financière délivrée par les caisses d'allocations familiales qui pourrait permettre à celles-ci de quitter au plus vite leur foyer, lieu premier des violences au sein du couple.
Une mesure passée au peigne fin par les associations féministes, alors que la parole des victimes, notamment par le biais des personnalités médiatiques, se libère de plus en plus dans les médias.
Si vous ou une personne de votre entourage êtes victime de violence, vous pouvez composer le 3919, un numéro national et gratuit. La ligne est ouverte du lundi au samedi de 8 h à 22 h, l'anonymat des victimes est respecté.