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Emilio Fede, Lele Mora et Nicole Minnetti, trois personnes épinglées par la justice italienne. Les trois ont un destin commun selon la justice: être de proches collaborateurs de Silvio Berlusconi et d’avoir fourni à ce dernier de jeunes prostituées. Le verdict, tombé vendredi, n’a pas joué en leur faveur. Les peines sont lourdes.
Lele Mora, ex agent de Starlettes et Emilio Fede, présentateur de télévision sont condamnés à 7 ans de prison et interdits d’exercer un mandat public à vie. Nicole Minnetti, ex-conseillère régionale, a pour sa part écopé d’une peine de cinq ans.
D’après la version du Tribunal, les trois accusés ciblaient des jeunes filles qu’ils amenaient dans la luxueuse résidence de Berlusconi à Milan, pour participer à des soirées privées. Le Tribunal ajoute que les soirées commençaient d’abord par un dîner plantureux, avant de prendre une ambiance, au fil du temps, un peu plus érotique.
« La vérité sur mon client n’a pas été dévoilée aujourd’hui »
La condamnation est
loin de faire l’unanimité. Les trois accusés ne reconnaissent pas le verdict et décident d’interjeter appel. Alessandra Guarini, avocate d’Emilio Fede, ne cache pas sa déception. « La vérité sur mon client n’a pas été dévoilée aujourd’hui », déclare l’avocate, avant d’ajouter : « Il a été traité comme un criminel, responsable d’actes graves, mais c’est la victime de ce procès ».
D’autres ne cachent pas leur joie. De nombreuses jeunes femmes, présentes lors de l’énoncé du verdict, ont exprimé leur satisfaction. Elles se disent soulagées. « J’ai retrouvé ma dignité en tant que femme. J’y tenais particulièrement, car j’ai des valeurs et je continuerai à les défendre », a commenté l’une d’entre elle.
« J’entends résister à cette persécution »
Ce procès est le second volet du scandale Rubygate. Le 24 juin dernier, le principal accusé, Silvio Berlusconi, avait été condamné à 7 ans de prison ferme et interdit de tout mandat public à vie. Mais le Cavaliere riposte et se dit prêt à résister, dénonçant une « sentence incroyable visant à l’éliminer de la vie politique ». « Encore une fois,
j’entends résister à cette persécution, parce que je suis absolument innocent. Une sentence incroyable a été émise, d’une violence jamais vue auparavant, en vue de m’éliminer de la vie politique de ce pays », avait-il laissé entendre.
« Nous sommes tous des putains »
Cerise sur le gâteau. Le magnat des médias italiens obtient le soutien de ses partisans. Le lendemain, 25 juin, ces derniers se rassemblent sur la Farnèse, au centre de Rome et scandent un slogan pour le moins surprenant : « nous sommes tous des putains ». D’autres dénoncent une atteinte à la vie privée de Silvio Berlusconi. « Je pense que les putains se trouvent partout, dans tous les entourages. La justice italienne ne fonctionne pas et surtout pour le cas de Berlusconi, parce que c’est sa vie privée ».
Réconfortée par ce soutien de taille, la défense de Berlusconi conteste la compétence du tribunal de Naples. La
prochaine audience sera fixée au 16 septembre.