Une récente recherche scientifique émanant de la prestigieuse université de Stanford ayant synthétisé les résultats de 75 travaux de recherches dédiés au sujet a abouti à une étonnante conclusion : la longueur moyenne du pénis en érection aurait augmenté de 25% en trois décennies. Autrement dit ? Elle serait passée de 12,19 à 15,24 centimètres depuis l'année 1992. Curieux, non ?
Cette étude ambitieuse a pris en compte les données relatives à pas moins de 55 761 pénis en érection. Mais à quoi ça sert tout cela ? Notamment, à se demander si la taille du pénis a son influence sur la santé sexuelle, la libido, la reproduction. Or, rapporte Slate.fr, l'accroissement du pénis pourrait bien représenter "quelque chose de puissant" en terme d'évolution biologique du système reproductif, à en croire les réflexions du chercheur en chef, Michael Eisenberg.
Cependant, cette étude suggère une autre question. A savoir : pourquoi cette obsession de la taille ?
Les mecs sont déjà suffisamment obsédés par leur service trois pièces, alors si même la science s'y met... Dans l'idée, cette étude devrait ravir les gourous beaufs de la "loi de la plus grosse", quand bien même cela fait des années qu'on le rappelle sur le ton de l'humour bienveillant : ce n'est pas la taille qui compte. Car plus encore que le pénis, c'est sa dimension qui semble monopoliser tous les discours à la racine du sexisme.
Une fixette qui se constate partout, tout le temps - logique, dans un système patriarcal. Chez les plus puissants de ce monde par exemple, comme Jeff Bezos qui en juillet 2021 a décidé d'effectuer un vol spatial dans une fusée... en forme de pénis. Là, l'image du concours de bite est on ne peut plus à propos : la taille serait forcément synonyme de pouvoir. Dans les publicités également, où les symboles phalliques ne manquent pas. L'image de la banane vient volontiers railler les mauvais pénis : ceux qui ne sont pas en érection.
Et puis, car la science s'y intéresse, vient la question de la santé sexuelle. Et avec elle, un enjeu peut-être plus important que la circonférence des zigouigouis : l'obsession de la pénétration. Pratique sexuelle sacralisée et qui peine encore à être déconstruite au sein du lit. Or, penser par-delà son pénis en érection, c'est chercher d'autres manières de donner du plaisir, d'explorer le corps de la/du partenaire et aussi, d'explorer le sien.
C'est également sortir la sexualité de son côté essentiellement phallocentré, penser en terme de désir mutuel, de réciprocité sur l'oreiller. Pas mal non ? L'auteur Martin Page revient en long et en large sur le sujet dans le bien nommé Au-delà de la pénétration. Autant de pistes pour voir plus loin que son pénis...