Pour celles et ceux qui seraient passés à côté de l'iconique Amour est dans le pré, Karine Le Marchand y est célèbre pour ses sorties connotées qui provoquent souvent l'hilarité - ou le choc amusé - des participant.es. Elle parle de cul librement et elle a raison : elle en est effectivement libre.
Pareil dans l'émission des Grosses Têtes où, entourée de plusieurs chroniqueurs (Laurent Ruquier ou Laurent Baffie pour ne citer qu'eux), elle répond à des questions d'internautes avec un humour "gaulois métissé de connaissance", de l'"autodérision" et "un chouïa de provocation", confie-t-elle dans un post Instagram publié le 4 juillet.
C'est d'ailleurs dans ces mêmes lignes - illustrée d'une photo d'elle en jeune communiante - qu'elle dénonce la différence de traitement dans les journaux, et notamment dans la presse web, entre ses interventions à elle et celles de ses collègues masculins. Elle explique trouver indécents les raccourcis faits sur sa vie intime, alors que les propos tout aussi évocateurs de ses confrères passent souvent inaperçus.
"Régulièrement, des articles internet reprennent mes sorties, et insinuent peu à peu que je suis une femme à la sexualité débridée", écrit-elle en ligne. "Jamais ces articles ne reprennent les 'saillies' de mes collègues sur la prostitution, la masturbation, la sodomie, etc... Pourquoi ?".
Sa prise de parole après qu'elle ait conseillé aux auditrices des Grosses Têtes d'utiliser un sextoy, et avoué en avoir acheté une dizaine pour ses copines. Rapidement, les médias s'étaient emparés de son anecdote, se permettant des commentaires sur sa sexualité, quand elle n'était certainement pas la seule à s'exprimer sur le sujet.
"Je suis féministe (inclusive), et je me battrai toujours pour que la liberté que les femmes ont acquis, perdure", poursuit-elle. Faire passer une femme de 50 ans pour une femme légère (et donc dénuée de profondeur), parce qu'elle parle sans tabou du plaisir féminin, c'est laisser croire que c'est 'hors norme'. Et c'est faire le jeu de ceux qui depuis la nuit des temps, frappent, mutilent le clitoris, traitent les femmes de salope dans la rue..."
Elle continue en évoquant les générations futures : "Je veux que toutes les jeunes filles puissent regarder leur sexe sans se dire que c'est sale, ou qu'elles sont malades. Je veux que ma fille et toutes les jeunes filles du monde puissent exiger une relation sexuelle où leur plaisir est pris en compte, où l'échange et la tendresse font partie de leur intimité."
Et de conclure en s'adressant aux auteurs et autrices des papiers qu'elle déplore : "Alors, à ceux qui pondent des articles si pauvres en contenu, sachez au moins que vous faites le jeu de certains hommes qui veulent que la femme soit soumise et se taise. "