Culture
"Une jolie blonde au pantalon serré" : quand Debbie Harry fait l'objet d'une chronique bien sexiste
Publié le 1 octobre 2019 à 18:25
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
L'iconique chanteuse du groupe Blondie a fait l'objet d'une accroche bien sexiste. Mais les internautes n'ont pas souhaité en rester là.
Debbie Harry a fait l'objet d'une accroche bien sexiste. Debbie Harry a fait l'objet d'une accroche bien sexiste.© Getty Images
La suite après la publicité

"Dans ses mémoires, Debbie Harry prouve qu'elle est plus qu'une jolie blonde au pantalon serré". Vous aussi, vous aimez quand le web vous ressort les vieilles accroches sexistes des années 80 ? C'est toujours très ludique. Bon, le souci, c'est que celle-ci date de septembre 2019. Et oui. C'est ainsi que le prestigieux Washington Post a titré et présenté sur Twitter sa chronique de Face It, l'autobiographie de l'iconique chanteuse du groupe Blondie. Merci de nous apprendre que l'interprète de Heart of Glass et Atomic est bien plus... "qu'une jolie blonde au pantalon serré", c'est instructif.

Cette phrase aurait pu passer inaperçue, mais non. Elle a suscité la colère des internautes, et le flot de réactions qui en découle vaut son pesant d'or. "Vieux, vieux sexisme", "Est-ce que quelqu'un d'autre a déjà pensé qu'elle n'était qu'une "jolie blonde au pantalon serré"?", "Qui a écrit ce truc ? Un enfant de douze ans ?", "Arrêtez ça, sérieusement, est-ce que vous écrivez ce genre de "merde" sur les hommes? Question rhétorique, car nous connaissons la réponse". Difficile de donner tort à ces voix offusquées.

"C'est un pénis qui a écrit ça ?"

"C'est un pénis qui a écrit ça ?", s'interroge à l'unisson une internaute bien caustique. Hélas non, pourrait-on lui rétorquer, car c'est bel et bien une journaliste (et non un journaliste) qui signe cette chronique pas très féministe. On est plutôt loin de la force sororale. Dans les commentaires, l'autrice Sam Missingham remet d'ailleurs en cause la pertinence de la critique qui suit, où il est notamment question de "la voix trop faible" et "du sex appeal trop flagrant" de la chanteuse... parce que pourquoi pas. De quoi faire douter celles et ceux qui voyaient en ce titre un brin d'ironie légèrement provoc' et "clickbait". A priori, ce n'est pas vraiment le genre de la maison.

Cette tournure fâcheuse a incité une lecteur à épingler les clichés de genre véhiculés par les médias ("Star de la musique féminine: jolie blonde en pantalon blanc. Femme politique : est-elle vraiment sympathique ?") avant de conclure, s'adressant directement au journal américain : "Combien de troupes sexistes êtes-vous en train de renforcer ?".

Encore une fois, l'interrogation est rhétorique... Au fond, celles et ceux qui s'indignent de cette accroche mettent surtout en avant son absurdité, face à ce que le public pense (et perçoit) vraiment de l'iconique Debbie Harry. C'est-à-dire ? "Le fait que Debbie Harry soit l'une des rockstars les plus influentes de ces quarante dernières années", comme le pointe une internaute. Tout simplement. C'est pas plus compliqué que ça.

Chose assez rare pour le notifier, le Washington Post a pris en compte les coups de gueule de son audience. "Nous avons changé le titre. Nous nous sommes trompés et nous apprécions vos retours", a décoché le community manager. A la place figure désormais l'intitulé "Dans ses mémoires, Debbie Harry jette un regard sans filtre sur ses années punk". Comme quoi, on peut donner envie au lectorat sans s'enticher d'une bête punchline macho.

Mots clés
Culture News essentielles musique people sexisme twitter Médias réseaux sociaux art Buzz
Sur le même thème
Nicole Kidman et Salma Hayek en plein conflit ? Pourquoi cette théorie qui affole la Toile est bien sexiste play_circle
people
Nicole Kidman et Salma Hayek en plein conflit ? Pourquoi cette théorie qui affole la Toile est bien sexiste
16 octobre 2024
"Je vais venir chez toi..." : Stormy Daniels, la femme qui a fait condamner Donald Trump, serait victime de menaces
proces
"Je vais venir chez toi..." : Stormy Daniels, la femme qui a fait condamner Donald Trump, serait victime de menaces
4 juin 2024
Les articles similaires
"N'oubliez pas que vous venez tous d'une femme !" : la streameuse Helydia alerte les cyberharceleurs et sexistes de Twitch (et ça fait du bien) play_circle
Culture
"N'oubliez pas que vous venez tous d'une femme !" : la streameuse Helydia alerte les cyberharceleurs et sexistes de Twitch (et ça fait du bien)
11 septembre 2024
"Dites lui de sortir en bikini !" : Sydney Sweeney est harcelée et sexualisée par les paparazzis, elle témoigne play_circle
Culture
"Dites lui de sortir en bikini !" : Sydney Sweeney est harcelée et sexualisée par les paparazzis, elle témoigne
8 octobre 2024
Porte-jarretelles, bas résilles et féminisme : pourquoi la lingerie compte autant pour Sabrina Carpenter play_circle
Sexo
Porte-jarretelles, bas résilles et féminisme : pourquoi la lingerie compte autant pour Sabrina Carpenter
7 octobre 2024
Dernières actualités
Florence Pugh a fait congeler ses ovocytes à 27 ans : elle témoigne play_circle
Santé
Florence Pugh a fait congeler ses ovocytes à 27 ans : elle témoigne
20 novembre 2024
Lindsay Lohan méconnaissable et en bonne santé, ses fans attribuent le mérite à son mari play_circle
people
Lindsay Lohan méconnaissable et en bonne santé, ses fans attribuent le mérite à son mari
20 novembre 2024
Dernières news