Après des mois de confinement à rester cloîtrés à deux à la maison, me revoilà en solo la moitié de la semaine. Un peu de temps privilégié pour bouffer au lit sans me sentir jugée à chaque miette de cookie qui tombe sur la couette, passer des heures dans la salle de bain à écouter du r'n'b des années 2000 et mater des séries déjà vues et revues mille fois avec une émotion certaine. Rien de bien original, j'en conviens, mais une routine toujours très réjouissante.
Et puis, vient le manque. Celui des attentions et des câlins, un peu, mais surtout : de cul. La promiscuité de la quarantaine avait rendu l'envie rare, le retour à une vie plus ordinaire l'a fait ressortir comme jamais. Tellement que je fais des rêves d'orgies toutes les deux nuits desquels je me réveille en sueur comme une ado effarouchée (que j'étais). J'ai presque l'impression d'être enceinte tellement mes hormones sont en folie (non). Le contrecoup - positif - de l'accouchement après sept mois d'une libido en berne ? J'espère.
Enfin, toujours est-il que je me retrouve seule avec mes désirs toujours plus bouillonnants et pas de partenaire avant deux jours. Critique. Ou peut-être, idéal ?
On m'avait parlé du Nova de We-Vibe, une merveille technologique qui ferait des miracles orgasmiques. La version 2.0 vient de sortir. Et semble encore plus prometteuse que sa grande soeur. Il y a même un atout non négligeable, surtout dans ma condition : l'engin peut se connecter à une appli, et ses vibrations se commander à distance, peu importe où se trouve l'autre. Idéal, je le disais.
Ni une ni deux, j'ai lâché l'ordi et le paquet de Granola, et je me suis installée confortablement sous les draps - plus si seule que ça.
Petite description visuelle de rigueur : comme un rabbit classique (on est connaisseur·se ou ne l'est pas : je ne le suis pas), le Nova 2 a deux "branches". L'une pour stimuler le point G, l'autre pour le clitoris. Mais contrairement aux rabbits classiques, ces branches, elles bougent. Beaucoup. C'est même l'un des arguments de vente de la marque : on peut placer la petite à l'extérieur du vagin pour un "contact constant avec le corps unique de chaque femme", promet-elle, tout en continuant le va-et-vient plus ou moins intense de la grande.
Dis comme ça, la manoeuvre semble périlleuse. Ce n'est pas le cas. Tout est maniable, même pour les novices dans mon genre qui ont plutôt l'habitude de compter sur leurs doigts - voire le pommeau de douche. Alors je m'installe, et je laisse le vibromasseur opérer de sa magie.
La texture est douce et agréable, et We-Vibe ne ment pas : le bras dédié au clitoris épouse parfaitement sa forme. Surtout, il reste posé sur l'organe du plaisir en fléchissant au gré des mouvements de l'objet. Comprendre que même si la cadence est intense, rien ne bouge du côté externe. Et ça fait (clairement) la différence. Mais ce qui me fout encore des frissons rien que d'y penser, ce sont les vibrations. Exquises.
Sur le Nova 2, comme sur le premier modèle et tous les produits signés We-Vibe, les petites pulsions sont de basse fréquence, pour un effet en profondeur. Un peu comme les basses, précise l'enseigne, dont le son traverse les murs. Là, ce sont les sensations qui traversent le corps (facile, d'accord, mais fidèle à l'expérience).
Le but du produit est de permettre d'accéder à "l'orgasme mixte", soit celui qui passe à la fois par le clitoris et par le point G. Interne et externe. Simultanément. Et honnêtement, ça marche. C'est d'autant plus efficace que tout a été pensé pour coller à l'anatomie de chacune. Et à sa sensibilité. Et je peux vous dire que ma sensibilité a apprécié : j'ai même fait durer la séance - par pure éthique professionnelle.
Afin de me livrer à un test rigoureux, j'ai décidé d'opérer en deux étapes : seule, puis accompagnée. Enfin à distance. L'appli gratuite WeConnect permet de connecter, donc, chaque vibro à son smartphone et à celui d'un·e invité·e, qu'il·elle se trouve dans la pièce d'à côté ou très loin. "Très loin", dans mon cas, c'est Cannes. Le lieu actuel de mon bien aimé.
Je le briefe (et le chauffe, on ne va pas se mentir) par message avant de lancer la plateforme. Il reçoit une invitation via WhatsApp et je lui laisse les commandes. On dirait qu'il a fait ça toute sa vie. Il oscille entre rythme soutenu et plus lent, et moi, je perds pied.
Je ne sais pas si c'est le fait qu'il dirige entièrement le processus, la performance du Nova 2 ou la magie de retrouver ma libido après des mois (un peu) éteints, mais le résultat est explosif. Et j'ose : aussi jouissif que de bouffer au lit.
Alors la prochaine fois qu'il part en vadrouille et que je me réveille tremblante d'un plan à trois à l'époque romaine (chacun ses fantasmes nocturnes), j'adopterai un nouveau réflexe. Je n'aurai qu'à glisser la main dans le tiroir de la table de chevet, et à m'abandonner aux prouesses de l'objet...
Nova 2, We-Vibe. 99 euros pendant trois mois puis 149 euros