Dimanche 31 mars, Sibeth NDiaye a été nommée secrétaire d'Etat et porte-parole du gouvernement dans le cadre du remaniement ministériel, suite à la démission de Benjamin Griveaux. Depuis, les critiques pleuvent. Si les femmes et hommes politiques sont habituées aux attaques, ces dernières sont tout à fait différentes dans ce cas-là.
Car beaucoup des reproches qui ont plu sur les réseaux sociaux ne ciblent pas le travail de Sibeth NDiaye en tant que tel, mais plutôt son apparence et le fait qu'elle soit une femme, ainsi que ses origines (franco-sénégalaise, elle a été naturalisée en 2016) et le fait qu'elle soit noire. Ses cheveux naturels et la robe colorée qu'elle portait le jour de la passation de pouvoir avec son prédécesseur.
"Quand vous êtes une femme et qu'en plus vous êtes noire, vous êtes cumularde. On met toujours en doute la raison pour laquelle vous êtes là", a répliqué Sibeth NDiaye lors d'une interview à BFMTV avec Ruth Elkrief ce mercredi (3 avril). "On vous dira que c'est grâce à la discrimination positive, on vous dira que c'est le fait du prince, que ce sont vos amitiés, voire plus, qui font que vous êtes où vous en êtes. [Ce n'est jamais] quelque chose d'évident à entendre. C'est même plutôt désagréable."
Ces critiques, si elle avoue en être "vaccinée", elle les subit depuis son arrivée aux côtés d'Emmanuel Macron comme chargée de ses relations presse, lors des élections présidentielles de 2017.
A l'époque, Ibrahima Diawadoh N'Jim, ancien conseiller de Manuel Valls, avait d'ailleurs signé une tribune dans Le Monde assurant que ces réactions relèvent "d'un racisme insidieux encore bien présent en France". Et de rajouter : "Disons les choses clairement : ce qu'on reproche à Sibeth Ndiaye est d'être noire et femme ; ce qu'on lui reproche, aussi, c'est d'avoir réussi."
Une réussite que la nouvelle porte-parole a néanmoins hésité à embrasser cette année. Elle confie ainsi que quand le Premier ministre Edouard Philippe lui proposé le poste récemment, elle a douté, "comme beaucoup de femmes", de ses "compétences à le faire". Mais avoue également avoir voulu "rendre à mon pays ce qu'il m'avait beaucoup donné", précise L'Express.
Outre ces attaques sexistes et racistes violentes, Sibeth NDiaye s'est vue rappeler une petite phrase qui avait marqué les esprits il y a quelques mois : "J'assume parfaitement de mentir pour protéger le président", qu'elle avait prononcée lors d'une interview à L'Express alors qu'elle était conseillère communication à l'Elysée.
Lors de son discours de prise de pouvoir, elle a assuré : "Les propos que je tiendrai sont des propos qui refléteront ce qui est l'action du gouvernement et qui auront vocation à rendre plus intelligible, plus claire, cette action au quotidien en direction des Français".