Edouard Barreiro : D’une part, il existe déjà des offres moins chères sur le marché. Alice propose par exemple un accès Internet et téléphone illimité pour 20 euros par mois, et pour 22,99 euros, les abonnés ont la télévision en plus. D'autre part, cette offre est encore nettement trop chère pour les foyers pauvres. Il y a une vraie fracture numérique en France.
E.B. : Actuellement, deux millions de personnes peuvent prétendre à une telle offre. Ce sont principalement les personnes percevant le RSA, l'allocation de solidarité spécifique (ASS ou AAH pour les adultes handicapés) et les invalides de guerre. Pour l’instant, on compte environ 250 000 demandeurs. Pour bien faire, il faudrait qu’ils aient accès à des offres ne dépassant pas les 10 euros.
E.D. : C’est en réalité très simple. Admettons que l'opérateur propose une offre à 20 euros. Ensuite le Fonds de service universel (fonds permettant de financer la réduction tarifaire fixée par le ministre chargé des communications électroniques), auquel contribue chaque opérateur, reverserait une subvention de 10 euros, ce qui reviendrait à payer la moitié du prix proposé par l'opérateur.
E.B. : Elle existe, mais seulement pour un abonnement au téléphone fixe. Elle est de 6,50 euros. Ce qui est donc discriminatoire et incompréhensible, puisque toutes les offres d’accès à Internet proposent également le téléphone fixe. Du coup, si on applique cette réduction à l'offre de 23 euros d'Eric Besson, il reste 16,50 euros à payer pour l'abonné.
E.B. : Il serait dérisoire. Si ce système était mis en place pour Internet, le Fonds de service universel représenterait, pour chaque opérateur, moins de 1% de leur chiffre d’affaire fixe. En sachant que l'Etat ne dépense rien dans cette histoire. En ce qui concerne les 9 euros pour France Télécoms, les opérateurs les payaient déjà avant.
La signature de la convention pour un tarif social à 23 euros doit avoir lieu le 13 septembre. Il s'agit d'un accord entre le gouvernement et les opérateurs. L'UFC - Que Choisir estime que cette réunion devrait se dérouler en présence des associations de consommateurs, ainsi que du régulateur des télécoms, « pour qu'une vraie offre Internet voit, enfin, le jour ».
Nicolas Pouilley
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