Brianna Ghey, 16 ans, a été retrouvée poignardée à mort dans un parc de Warrington le 11 février, dans le nord-ouest de l'Angleterre. Un garçon et une fille de 15 ans originaires de la région ont été inculpés ce mercredi (15 février) avant d'être placés en détention provisoire, a indiqué la police du Cheshire.
Le meurtre de cette adolescente transgenre bouleverse le Royaume-Uni. Des veillées ont eu lieu dans de nombreuse villes du Royaume-Uni dès le 14 février à la mémoire de l'adolescente. Sa famille, relate le Guardian, présente Brianna Ghey comme "une adolescente forte, intrépide, unique en son genre". "Brianna était une fille, une petite-fille et une petite soeur très aimée. Elle était un personnage hors du commun qui laissait une impression durable sur tous ceux qui la rencontraient", ont déploré ses proches.
À Liverpool, une foule d'au moins 300 personnes s'est rassemblée le 15 février afin de lui rendre hommage. Une affaire tragique.
"Un certain nombre d'enquêtes relatives à cet incident sont en cours et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour établir les circonstances exactes de ce qui s'est passé", a précisé dans un communiqué Mike Evans, le policier en charge de l'affaire, cherchant désormais à savoir si ce meurtre peut être qualifié de "crime de haine", autrement dit de crime transphobe. "Pour l'instant, rien ne permet de penser que les circonstances entourant la mort de Brianna sont liées à la haine", a cependant affirmé le policier auprès des médias.
La question du "crime de haine" se pose depuis quelques jours auprès des autorités et des médias. Pourtant, la transphobie tue. En 2020 par exemple, la police britannique aurait enregistré 2 630 crimes haineux contre des personnes transgenres, comme le démontre ce rapport de l'ONG Stop Hate UK. Ses violences sont multiples : abus verbaux, comportements menaçants, harcèlement, questions intrusives ou inappropriées...
Ce nombre serait largement sous-estimé, déplore le rapport, car 88% des personnes transgenres n'ont pas signalé les outrages "les plus graves" vécus. En outre, 48 % des personnes transgenres prises en compte par cette enquête "n'étaient pas satisfaites de la réponse de la police" après avoir signalé les incidents les plus graves.
A ce sujet, un proche de Brianna Ghey a d'ailleurs affirmé auprès de iNews : "Je sais que des gens n'étaient pas gentils avec elle, qu'elle était victime de harcèlement scolaire et qu'elle rencontrait des difficultés psychologiques".
"Brianna était fille extravertie et confiante. Elle a fait beaucoup rire ceux qui la connaissaient. Elle avait hâte de passer ses examens cette année et de commencer son voyage dans le monde des adultes", a déploré une page GoFundMe destinée à récolter des fonds pour les parents de la jeune fille.
Partout, des réseaux sociaux au Royaume-Uni, les hommages se poursuivent.