Dans le clip Dancer de Vladimir Cauchemar, on avait vu Alyona Alyona briser des dizaines d'assiettes, puis danser au milieu des morceaux dans un théâtre vide. La vidéo inspirée du film Grand Budapest Hotel de Wes Anderson avait connu un vrai succès sur la Toile, cumulant plus de 3,2 millions de vues. Cette notoriété, particulièrement forte en Ukraine, la rappeuse s'en sert désormais pour appeler à la résistance.
Née en 1991 avec la fin de l'Union Soviétique, Alyona Savranenko, rappeuse et ancienne enseignante en maternelle, était à Kyiv lorsque l'invasion de l'Ukraine a débuté, jeudi 24 février. Elle est aujourd'hui dans le village de ses parents, à environ cinquante kilomètres de la capitale ukrainienne et multiplie les messages de mobilisation et d'appels aux dons, rapporte France Inter.
"Le monde dans lequel la musique était en dehors de la politique est terminé", assure-t-elle.
En 2019, à l'occasion de la sortie de son premier album Pushka ("Пушка"), l'artiste avait confié au New York Times qu'écrire ses textes en ukrainien était par ailleurs très important pour elle - ce que la radio française qualifie comme "un acte de résistance" en lui-même, déjà avant l'invasion du 24 février. "Je veux rapper sur ma vie quotidienne, dans ma propre langue", disait-elle dans les colonnes du média américain.
"Alyona Alyona rappe dans sa langue maternelle, l'ukrainien", décrit de son côté le site du festival mayennais Au Foin de la rue, qui devrait accueillir la jeune femme en juillet prochain.
"Une énergie massive et dynamique sur des rythmes sombres et entraînants. À seulement 30 ans, Alyona est déjà un modèle en Ukraine. Ses vidéos, dans lesquelles elle danse fièrement comme la reine de la rue devant les HLM de sa ville natale de Baryshivka, ou se met en scène comme une matriarche de conte de fées dans un monde dystopique, ont des millions de spectateurs".
Sur l'une de ses dernières vidéos destinée à ses abonné·es étranger·es, Alyona Savranenko presse les internautes à aider l'Ukraine. "Je vous invite à vous unir autant que possible et à ne pas permettre à la Russie de s'emparer de notre pays, car après, ils iront chez vous..."