Les mouvements de troupes russes en Ukraine constituent une « claire violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui est une infraction à la loi internationale, dont les obligations de la Russie au terme de la charte de l'ONU », a prévenu cette nuit Barack Obama à Vladimir Poutine, par téléphone. Washington dit « reconnaître » des liens historiques entre Moscou et Kiev, ainsi que « la nécessité de protéger les droits des russophones et des minorités ». Mais Obama a demandé à Poutine de replier ses forces car: « si la Russie avait des inquiétudes au sujet du traitement des russophones et des minorités en Ukraine, la façon appropriée de les traiter était de s'adresser directement au gouvernement ukrainien ». Et de proposer une médiation des Etats-Unis si nécessaire.
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Les condamnations internationales continuent d’affluer - les Etats-Unis, le Canada et la France ont fermement condamné la Russie pour sa stratégie d’invasion militaire en Crimée: « nous condamnons l’escalade militaire russe », a ainsi déclaré Laurent Fabius. Même son de cloche du côté de Stephen Harper, premier ministre Canadien: « nous nous joignons à nos alliés pour la condamnation avec la plus grande fermeté l'intervention militaire du président (russe) Vladimir Poutine en Ukraine ». Les trois pays ont annoncé la suspension de leur participation aux préparatifs du G8 qui doit se tenir à Sotchi début juin. Les autres dirigeants européens attendent une réunion exceptionnelle qui doit se tenir lundi pour faire une déclaration officielle.
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De son côté, Kiev se prépare à la guerre. La Rada, réunie aujourd’hui en session extraordinaire à huis clos, a pris la décision d’appeler l’ensemble de ses réservistes. Pour l’heure, indique une source des services secrets Ukrainiens cité par le Guardian « les soldats ukrainiens ont reçu l’ordre de ne pas se battre avec les Russes qui bloquent ou envahissent les bases militaires » - confirmant ainsi qu’un certain nombre de bases sont bloquées. Selon le journal le Monde, le ministre des Affaires étrangères ukrainien sollicite en ce moment même la protection militaire du Royaume-Uni et des Etats-Unis. Les troupes Russes, lourdement armées, poursuivent quant à elles leur avancée implacable vers le chef-lieu de la région autonome de Crimée, Simferopol.