« Prenant en compte ma responsabilité pour la vie et la sécurité des citoyens, je demande au président russe Vladimir Poutine d'aider à assurer la paix et le calme sur le territoire de Crimée », a lancé Sergiï Aksionov, Premier ministre local, élu à huis clos après la destitution, jeudi, du gouvernement local par les députés de la Rada. L’élection s’est déroulée à Simferopol, dans un parlement contrôlé par un commando pro-russe. De son côté, le Kremlin avait préalablement annoncé que « la demande d'aide des dirigeants de la Crimée » ne serait pas ignorée.
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Samedi matin, des dizaines d'hommes armés de kalachnikovs et cagoulés, en uniforme mais sans signe permettant de les identifier, ont entouré le Parlement de Crimée à Simferopol. Deux mitrailleuses ont par ailleurs été installées devant le Parlement. Le contrôle du bâtiment est désormais très visible, alors qu’un « commando pro-russe » en avait en fait déjà pris possession jeudi, mais sans déploiement à l’extérieur.
Dans ce contexte, le pouvoir à Kiev et ses alliés occidentaux cherchent un moyen de faire retomber la pression. Barack Obama a mis en garde la veille Moscou contre toute « intervention militaire » en Ukraine. Le président ukrainien par intérim Oleksander Tourtchinov a accusé vendredi la Russie d'agression et a estimé que Moscou entendait rejouer en Crimée le scénario géorgien. Le Premier ministre par intérim, Arsenii Iatseniouk, a dit de son côté « refuser » de répondre à la provocation des Russes dans la république autonome de Crimée.
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Moscou maintient un silence assourdissant sur le dossier ukrainien - malgré des consultations avec les principaux dirigeants politiques européens, et d'importantes manoeuvres en coulisses. Le Kremlin n’a ainsi officiellement ni confirmé, ni infirmé, les mouvements des troupes russes. De facto, pourtant, l’Ukraine semble avoir perdu toute souveraineté en Crimée, avec la complicité de Moscou. Le pouvoir russe s’est cependant défendu de toute ingérence lors d’une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU - réunion au cours de laquelle le représentant de la Russie aux Nations unies, Vitali Tchourkine, a expliqué que son pays respectait le cadre de ses accords avec Kiev sur le statut de la flotte russe en mer Noire.
Dans cette vidéo très impressionnante, vous pourrez voir l’arrivée d’hélicoptères militaires russes en Crimée: