Les gros titres sur le conflit en Ukraine se font de plus en plus rares. Ces jours-ci, les yeux étaient davantage tournés vers les stades climatisés du Qatar et sa très controversée Coupe du monde de foot que vers notre voisin européen qui subit les assauts répétés de l'armée russe depuis le 24 février. Pourtant, les frappes massives sur les infrastructures civiles se poursuivent, poussant des millions de personnes à fuir leur pays dévasté par cette guerre dont le nombre de morts ne cesse d'augmenter chaque jour.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) dénombrait au moins 15 000 victimes civiles dans le pays (6 114 tués et 9 132 blessés) en octobre dernier. Et pas moins de 450 enfants auraient péri.
"Alors que les reportages continuent à parler des aspects militaires et politiques, on accorde très peu d'attention à la crise humanitaire qui se déroule en Ukraine", souligne la députée ukrainienne Lesia Vasylenko contactée par Terrafemina. "À cause des attaques russes, des millions de personnes souffrent du manque d'électricité et de l'absence de chauffage et d'eau. Et avec la chute des températures hivernales à -20°C, les Ukrainiens sont confrontés à une catastrophe encore plus grave."
Et c'est pour appeler à un sursaut de la solidarité que la députée et ses collègues Alyona Shkrum et Dmytro Natalukha ont décidé de lancer une action ce 21 décembre.
"Depuis mi-octobre, les attaques de missiles russes se sont intensifiées et ont principalement visé les infrastructures énergétiques. Aujourd'hui, plus de 10 millions de foyers ukrainiens sont privés d'électricité, d'eau et de chauffage. Aucune célébration, ni décoration de Noël n'ont été mises en place en Ukraine", rappellent Lesia Vasylenko, Alyona Shkrum et Dmytro Natalukha. "Le 21 décembre est le jour le plus sombre de l'année, mais pour les Ukrainiens, cet hiver sera le plus sombre et le plus froid jusqu'à présent."
L'idée de leur initiative intitulée "Une heure pour l'Ukraine" ? Que ce mercredi 21 décembre, les citoyen·ne·s du monde entier éteignent leurs illuminations de Noël, voire coupent leur électricité et leur chauffage de 20h à 21h et "s'assoient pendant une heure en solidarité avec l'Ukraine."
Pour Lesia Vasylenko, cette action serait avant tout "une façon de montrer son soutien à l'Ukraine, mais aussi une façon d'avoir un aperçu de la façon dont des millions de personnes vont passer leurs vacances de Noël."
Les trois députées ont également lancé leur appel auprès des mairies, leur demandant à "éteindre les décorations de Noël dans les principales attractions et rues pendant une heure". Elles ont d'ores et déjà reçu le soutien du bureau du maire de Londres et du réseau interparlementaire U4U, qui réunit plus de 200 députés et fonctionnaires de plus de 30 pays.
"Ce sera un moment de solidarité avec le peuple ukrainien en se mettant à leur place durant une heure. Nous espérons que le lien émotionnel créé par cette action renforcera le soutien à notre pays dans cette guerre déclenchée par la Russie et que les gens pourront se rappeler pourquoi ils soutiennent les Ukrainiens et pourquoi ils devraient poursuivre leur soutien", achève Lesia Vasylenko.