Jemimah Kansiime, surnommée aussi Panadow wa Basajja (qui signifie "médicament pour les hommes"), est une chanteuse ougandaise qui ne rêve que d'une chose : percer à l'international et devenir une femme célèbre. Un rêve plutôt cohérent avec son choix de carrière, puisqu'on choisit rarement de chanter pour le simple bonheur de ses plantes vertes.
Et si son rêve est devenu réalité, elle aurait malheureusement préféré profiter un peu plus longtemps de l'anonymat plutôt que d'obtenir un semblant de notoriété dans ces conditions... En effet, la jeune femme a passé cinq semaines en prison fin 2014 pour avoir tourné et diffusé un clip dans lequel on la voit se savonner les fesses et les seins en toute petite tenue. Des images qui n'ont, pour nous, rien d'exceptionnel ou de révolutionnaire puisqu'on voit des clips de ce genre toutes les semaines, mais qui ont été vues d'un oeil plus sévère par le gouvernment ougandais.
Le problème ? Le clip va à l'encontre de la loi antipornographie entrée en vigueur en février 2014. Cette loi, comme le rapporte Le Monde ,"interdit notamment aux femmes de montrer leurs jambes ou d'afficher un décolleté trop plongeant". Le Ministre des Moeurs a justifié cette décision en affirmant que la chanteuse s'était servi de son corps pour divertir le monde entier et qu'ils avaient trouvé ça inacceptable.
En attendant, Jemimah Kansiime doit comparaître devant la justice d'ici la fin du mois de mai, si son avocat ne parvient pas à reporter l'audience jusqu'à la remise en question (et l'abrogation) de cette loi. Si elle est jugée coupable, elle risque jusqu'à dix ans de prison. Tout ça pour avoir montré son corps. En 2015. Rappelons que le 9 mai dernier, en Algérie, une étudiante a été exclue d'un examen parce qu'elle portait une jupe "trop courte". Le combat est loin d'être terminé, surtout si on persiste à faire dix pas en arrière pour chaque petite avancée.