Plutôt que d'embrasser une carrière professionnelle, les jeunes femmes japonaises préfèreraient mener une vie de femme au foyer. C'est ce que révèle une grande étude réalisée par le ministère de la Santé japonais auprès de 3 133 jeunes âgés de 15 à 39 ans. 34,2% des femmes célibataires interrogées ont ainsi admis avoir pour ambition de « devenir femme au foyer » et préférer rester à la maison pour s'occuper du ménage et des enfants plutôt que de se rendre chaque jour au travail.
Une vision que ne partagent pas forcément les hommes : seul un homme célibataire interrogé sur cinq aimerait que sa future femme soit une parfaite « housewife », 50% ne savent pas, et 30% ont déclaré préférer que leur épouse travaille.
Mais plus que le schéma rétro « les hommes au boulot, les femmes à la maison » auquel souhaite se plier une femme japonaise sur trois, ce sont surtout les raisons invoquées par les sondés qui font bondir. Pour 45% des Japonais interrogés, hommes et femmes confondus, c'est avant tout aux femmes de s'occuper des enfants et de la bonne tenue de la maisonnée.
61% des hommes japonais jugent que « les femmes ont bien d'autres choses à faire que travailler à l'extérieur, comme les tâches domestiques et l'éducation des enfants ». 29% estiment quant à eux que « le rôle d'une épouse est de soutenir son mari pour qu'il puisse travailler sérieusement ».
Et la question du salaire, alors ? Pour 18% des hommes interrogés, ce n'est pas un problème puisque « le salaire du mari est censé suffire ».
Mais pourquoi un tel rejet du monde du travail de la part des jeunes femmes nippones ? Parce qu'elles restent, dans beaucoup de secteurs d'activité, les subordonnées des hommes et n'exercent pas des fonctions valorisantes. C'est alors le foyer qui apparaît comme le seul lieu possible d'épanouissement, d'autant que la pression sociale exercée sur les jeunes mères pousse très rapidement ces dernières à abandonner l'idée de mener de front vie professionnelle et vie familiale.
Quant aux salariés masculins interrogés, ils jugent leur situation professionnelle « plutôt satisfaisante », mais rechignent cependant à tenter l'expérience de l'expatriation : seul un quart d'entre eux se dit prêt à partir travailler à l'étranger pour booster sa carrière, soit deux fois moins que les jeunes actifs français.