Sa sortie sexiste et controversée lui aura valu sa place au sein du Parti républicain de l'État d'Arizona aux États-Unis. Selon plusieurs médias américains, le sénateur Russell Pearce a démissionné hier de son poste de numéro deux du parti après avoir suggéré que les femmes ayant recours à l'aide médicale d'État américaine soit stérilisées, ce pour assurer un meilleur contrôle des naissances.
« Mettez-moi à la tête de l'Assurance Maladie et la première de mes réformes sera de mettre des implants contraceptifs, des dispositifs de contrôles de naissances ou de faire ligaturer les trompes des femmes bénéficiant de Medicaid (le programme américaine créé pour fournir une assurance maladie aux individus et familles à faible revenu, ndlr.) », aurait ainsi lancé Russell Pearce à l'antenne de son émission de radio hebdomadaire. Et de poursuivre, selon le Phoenix New Times qui a révélé l'information : « Ensuite, je les soumettrais à des tests d'alcoolémie et de stupéfiants. Si vous voulez boire ou vous droguer, vous n'avez qu'à trouver un travail ».
Des déclarations qui ont, sans surprise, déclenché une vague d'indignation. Sur Twitter, politiciens et anonymes ont fermement condamné ces propos, exigeant la démission du sénateur. « Je ne pourrais être plus en désaccord avec les propos déplorables de Russell Pearce. Ils n'ont pas leur place dans notre discours », a ainsi affirmé Doug Ducey, membre du Parti républicain via son compte. Quant à Michele Reagan, républicaine elle aussi et candidate au congrès, elle a tenu à rappeler que le sénateur ne s'était pas exprimé au nom de son parti. « Les commentaires ignorants et haineux de Russell Pearce sont insultants pour les femmes du monde entier. Il doit démissionner ou être immédiatement démis de ses fonctions », a jugé une autre internaute.
I couldn't disagree more with Russell Pearce's deplorable comments. They have no place in our discourse.
— Doug Ducey (@dougducey) 15 Septembre 2014
The obnoxious comments made by Russell Pearce were both disgusting and offensive. Let it be known, he is NOT the voice of my GOP. #Resign!
— Michele Reagan (@VoteReagan) 15 Septembre 2014
Russell Pearce's ignorant, hateful comments are insulting to women everywhere. He needs to resign or be removed from office immediately.
— Martha McSally (@MarthaMcSally) 15 Septembre 2014
Devant le tollé provoqué, le politicien indélicat, qui n'en était pas à son coup d'essai, a donc été poussé vers la sortie. « Il y a récemment eu une discussion au sujet des abus liés à notre système d'État providence dans le cadre de mon émission de radio. J'ai partagé des commentaires écrits par quelqu'un d'autre en oubliant de les attribuer à leur auteur. C'était une erreur. Cette erreur a été reprise par les médias et la gauche qui se sont employés à blesser nos candidats républicains », a-t-il déclaré, en guise d'excuses, dans un communiqué de presse.
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Mais plus que le énième dérapage isolé d'un homme de la droite américaine, ces propos sont surtout représentatifs des tensions que cristallisent l'Obamacare, la mesure phare de la réforme du système de santé voulue et instaurée par le président Barack Obama et à laquelle le parti Républicain était fermement opposé. Ainsi, depuis son lancement en octobre 2013, le portail HealthCare.gov qui devait permettre à des millions d'Américains, jusqu'ici dépourvus de couverture maladie, d'en bénéficier a subi de nombreux dysfonctionnements coûtant plusieurs millions de dollars à certains États. Et la semaine dernière, une cyberattaque du site fédéral Health Care est encore venue s'ajouter à la longue liste des problèmes rencontrés depuis la mise en application de cette grande réforme du système de santé américain.