La plaignante a été retrouvée en état de choc, samedi 4 mai au matin. La veille, avec deux amies, la jeune étudiante norvégienne était de sortie dans un bar du VIe arrondissement où elle a fait la connaissance de plusieurs pompiers de Plaisance, sur place pour célébrer un pot de départ entre collègues.
Vers quatre heures du matin, elle est repartie seule avec un militaire jusqu'à la caserne du XIVe arrondissement, militaire avec qui elle affirme avoir eu un rapport consenti dans sa chambre décrite comme "très sombre et sans lumière", rapporte Le Parisien, suivi d'une "relation non consentie avec des pompiers, six ou sept, selon elle".
Elle se serait ensuite réfugiée aux toilettes, en pleurs. Quelques heures plus tard, ses deux amies qui rentraient à leur tour à la caserne accompagnée d'autres pompiers du bar l'auraient découverte, traumatisée. Elles auraient alors immédiatement quitté les lieux.
De son côté, la version du pompier est changeante. Dans un premier temps, il rapporte que la jeune femme se serait mise à pleurer quand il l'a embrassée, et qu'elle se serait enfermée dans les toilettes alors qu'il lui demandait de partir de la caserne.
Peu après, il revient sur sa déclaration en indiquant qu'il a bel et bien eu un rapport sexuel consenti avec elle, mais que les suivants, que la plaignante désigne comme viols, étaient aussi consentis.
Dimanche soir, huit pompiers avaient été mis en garde à vue selon L'Express et la chambre où se sont passés les faits sécurisée et placée sous scellée. Lundi, six d'entre eux seront présentés à un juge d'instruction "dans le cadre d'une information judiciaire qui sera ouverte des chefs de viols en réunion et non-empêchement de crime", comme l'explique le parquet de Paris.
Le lieutenant-colonel Gabriel Plus, porte-parole des pompiers de Paris, a confié au Parisien que les pompiers seront suspendus à l'issue de leur garde à vue "pour faciliter l'enquête de commandement, déjà diligentée". Il ajoute également que "ces agissements ne sauraient être tolérés. Ils sont contraires aux valeurs défendues par les sapeurs-pompiers de Paris, qui se doivent d'être exemplaires, ce qui est le cas évidemment et heureusement pour l'immense majorité d'entre eux. Si les soupçons de viol sont avérés, nous ferons preuve de la plus grande fermeté."