Alors qu'on aurait pu penser que la violence dans le sport se jouait principalement dans les tribunes, entre supporters d’équipes adverses, une enquête révèle le contraire. En effet, selon une étude inédite de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), ce sont davantage les joueurs qui sont à l’origine de violences volontaires sur les terrains de sport.
Pour parvenir à cette conclusion, l’ONDRP a croisé pour la première fois des sources judiciaires et les données des fédérations sportives. Ainsi, en 2010, plus de 2 800 infractions auraient été déclarées dans les enceintes sportives, dont 86 % étaient des violences volontaires à l’encontre des forces de l’ordre, des arbitres ou des entraîneurs.
Dans le détail, au cours de la saison 2010-2011, 7 000 victimes joueurs auraient été recensées, 5 500 victimes arbitres et 160 victimes supporters ou spectateurs. Sur cette même période, selon la division nationale de lutte contre le hooliganisme du ministère de l’Intérieur, en Ligue 1 et Ligue 2 914 interpellations auraient eu lieu, soit plus d’une interpellation par match en moyenne. C’est 74 % de plus que durant la saison 2006-2007. Et dans ce contexte, les arbitres sont les premiers visés. Ils représenteraient en effet 42 % des victimes d’agressions recensées sur les terrains.
Pour Christophe Soullez, chef de département à l'ONDRP et criminologue, cette violence, « prégnante dans les stades », témoigne d’une « banalisation du refus de l’autorité, dans le sport comme ailleurs ».
Crédit photo : Hemera
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