En salles : le drame queer "LEÓN", ou la renaissance bouleversante d'une femme
En salles : le drame queer "LEÓN", ou la renaissance bouleversante d'une femme
Comment ne pas s'effondrer lorsque l'on perd sa moitié ? Récit d'une romance lesbienne endeuillée, "León" est un beau portrait de femme à découvrir en salles ce 26 juin. Douloureuse, la gravité y côtoie un désir de vivre qui palpite malgré tout.
Tenir un restaurant pour retrouver le goût de vivre : voilà l'ironie tragique à laquelle se confronte Julia. Celle qui non sans humour s'autoproclame "gouine écolo" est dévastée par la mort de sa compagne, Barby. Au lendemain de ce deuil, elle va devoir assurer la bonne tenue de l'établissement initié par sa moitié, tout en s'occupant du fils de celle-ci, León...
León, c'est justement le titre de ce joli film réalisé par les cinéastes argentins Andi Nachon et Papu Curotto, à découvrir dès ce 26 juin en salles obscures.
Un portrait de femme subtil hanté par le chagrin mais également par l'amour, où vivre apparaît comme une forme de résistance. Emanent de cette proposition de cinéma une force queer et une empathie profonde, deux ingrédients qui font écho à la sensibilité d'un grand cinéaste, l'espagnol Pedro Almodovar.
Au coeur de ce récit doux amer, c'est l'actrice argentine Carla Crespo qui porte le film sur ses épaules et lui confère toute sa palette d'émotions.
Laquelle nous promène de la mélancolie ravageuse à quelque chose de beaucoup plus stimulant : en témoigne, la musique électro qu'écoute sans lassitude le personnage de Julia, meurtri par l'existence mais refusant de se figer.
Si cette chronique très intime est le récit d'une individualité brisée, son sens profond nous embarque bien plus loin que cela en vérité. Car entre amante esseulée, père absent (celui de León, ou "Leoncito", comme le surnomme notre protagoniste) et grand-mère passive-agressive aux répliques emplies de non-dits, ce film est avant tout une réflexion dense et nuancée sur la notion complexe de "faire famille".
Quelle unité recréer quand tout semble chaotique ? Dans ce cadre, proposer en guise de réponse optimiste un personnage féminin queer, aux antipodes de modèles patriarcaux opressifs et toxiques, n'en est que plus puissant.