Victime de violences sexuelles, Jeanne Mas veut qu'on "éduque les hommes"
Victime de violences sexuelles, Jeanne Mas veut qu'on "éduque les hommes"
"Je ne suis pas contre les hommes je suis pour qu'on les éduque". On doit cette fracassante punchline à une voix qui a beaucoup compté dans la chanson française : celle de Jeanne Mas. L'autrice de "Toute première fois" témoigne de violences sexuelles...
Jeanne Mas n'a pas chanté sa dernière chanson, ni dit son dernier mot. Au contraire ! Elle est plus éloquente que jamais dans le long portrait que lui a dédié "Libération". Engagée, indignée, intime : on reconnaît bien là la voix de celle qui a bousculé son monde au temps de "Toute première fois" et "En rouge et noir". © Dominique Jacovides / Bestimage
La chanteuse n'est pas seulement troublante par ses mythiques looks et ses paroles cryptiques. Dans "Libé", on la découvre également poignante et intime. Jeanne Mas y témoigne notamment des violences sexuelles qu'elle a subi, durant sa jeunesse. Des souvenirs très douloureux. A l'heure de son ultime tournée, elle partage ce traumatisme. Pudiquement, elle explique avoir vécu une "enfance difficile".
Et décoche une tirade qui pourrait agacer - et tant mieux - ceux qui associent le féminisme à une "haine des hommes" : "Je ne suis pas contre les hommes je suis pour qu'on les éduque". CQFD ? Jeanne Mas - Enregistrement de l'émission "Vivement Dimanche" à Paris le 17 février 2016 et qui sera diffusée le 21 février 2016. Invités principaux Loïck et Stéphane Peyron © Coadic Guirec/Bestimage
Ces violences sexuelles, Jeanne Mas les aborde avec subtilité. Elle affirme refuser la notion de "victime" - un mot qui peut faire débat au sein des militances féministes, notamment auprès... Des victimes de violences sexuelles, justement. Elle raconte précisément pourquoi : "Mon agresseur a eu le pouvoir du corps, il n'aura pas le pouvoir sur ma tête". Ne pas employer ce terme est pour elle une nécessité psychologique.
Ce qui n'empêche pas une parole vindicative, comme lorsque l'artiste s'exprime sur l'inscription de l'IVG dans notre Constitution, et le fait que certains, comme le Président du Sénat par exemple, s'y opposent farouchement. L'artiste tacle : "Je ne veux pas qu'une bande de vieux mâles puissent décider". Jeanne Mas - Générale de la pièce "Evita amour, gloire etc..." au théâtre Comédie Bastille à Paris le 15 février 2016. © Giancarlo Gorassini/Bestimage
Voilà qui est dit ! On pense spontanément à une autre idole des années 80, Sophie Marceau.
L'actrice décochait récemment à ce sujet en s'adressant à Gérard Larcher : "Bien sûr que l'IVG est menacée ! Comme le sort des femmes qui ne peuvent y avoir recours et que vous mettez en danger de mort... " Photo by Nicolas Genin/ABACAPRESS.COM
"Tant qu'il y aura des hommes comme vous, nous serons toutes en danger ! Vous représentez le patriarcat dans toute sa splendeur : suffisant, rétrograde et hypocrite. Vous faites honte à notre société française"