Agnès Jaoui est plus lumineuse que jamais dans "Le dernier des juifs"
Agnès Jaoui est plus lumineuse que jamais dans "Le dernier des juifs"
Agnès Jaoui est plus lumineuse que jamais dans "Le dernier des juifs"
A quelques semaines à peine de la soirée qui verra son sacre aux César (un César d'honneur lui sera dédié), la grande Agnès Jaoui éblouit une comédie tendre et (très !) caustique : "Le dernier des juifs". Une déclaration d'amour à toutes les mères.
C'est un film qui entremêle piques "touchy" et infinie tendresse. Une comédie pleine d'audace et d'amour. Le dernier des juifs pourrait bien être LE "film bouche à oreille" de ce début d'année, et faire son petit effet malgré l'ombre dominante des sorties événements et autres blockbusters. En salle, il suscite l'hilarité !
Ce premier long-métrage relate les tribulations de Bellisha, jeune protagoniste et "dernier des Juifs du 93", vivant auprès de sa mère dans un appartement au demi siècle d'âge. Pressions à trouver un job et une meuf, mais surtout à devenir un "bon juif", le taraudent de part et d'autre - influence familiale oblige. Surtout lorsque sa propre mère, malade, exige que le binôme déménage fissa direction Saint-Mandé... "Où vivent tous les Juifs !".
Blindé de répliques vives et ironiques, Le dernier des juifs pourrait s'envisager comme un Rabbi Jacob renouvelé. Intelligent, drôle et surtout : pas ringard du tout, heureusement. Une comédie intelligente qui propage l'air de rien un parfum de vivre-ensemble sous ses atours satiriques. Mais surtout : c'est un magnifique portrait de mère. Exclusif - Agnès Jaoui - Soirée de lancement du Concours Moteur! saison 6 à la Commune Image à Saint-Ouen le 14 février 2022. © Coadic Guirec/Bestimage
Cette chronique familiale est très émouvante. Elle touche la bonne corde en magnifiant une grande actrice. Agnès Jaoui, à quelques semaines de recevoir un César d'honneur, y est radieuse. Agnès Jaoui - Photocall du film "La vie de ma mère" lors de la 16ème édition du festival du film francophone (FFA) à Angoulême le 24 août 2023. © Coadic Guirec / Bestimage
La relation que partage le touchant Bellisha avec sa mère est troublante de sensibilité et de vérité. Il lui ment constamment pour la rassurer de son train de vie. Elle de son côté, s'exerce à le préserver face aux affres de la maladie. Info - Agnès Jaoui recevra un César d'honneur lors de la 49e cérémonie des César © Jack Tribeca / Bestimage
C'est une femme aux sorties acerbes et désuètes - qui participent pour beaucoup au côté grinçant de l'oeuvre - mais également une mère solo qui exprime volontiers ses peurs - face à l'avenir de son fils, à l'avenir des Juifs en Ile de France, à la guerre, à l'évolution d'un monde qu'elle ne comprend pas toujours.
Si les tribulations de Bellisha le pousseront plus loin que son propre foyer, le binôme qu'il constitue avec sa mère représente véritablement le duo principal du film. Ce qui a incité Le Figaro à comparer cette comédie survoltée à un chef d'oeuvre de la littérature : Le livre de ma mère d'Albert Cohen. Immense déclaration d'amour à la mère, à toutes les mères. Dans ce film, c'est encore la mère autour de laquelle tout gravite, comme un soleil. Agnès Jaoui - Photocall du film "La vie de ma mère" lors de la 16ème édition du festival du film francophone (FFA) à Angoulême le 24 août 2023. © Coadic Guirec / Bestimage
Agnès Jaoui est d'ailleurs éblouissante dans ce rôle, d'autant plus que l'oeuvre adopte progressivement une couleur mélancolique, un je ne sais quoi de spleen diffus qui n'est pas sans émouvoir. L'occasion d'accorder à la comédienne des plans valorisant sa force : regards, sourires et mains qui disent beaucoup, sans rien dire.