Lio fait la "grève du sexe" depuis ses 50 ans (et nous rappelle que le cul est politique)
"Je vomis ce patriarcat rance qui tue la moitié de l'humanité, cette misogynie, cette haine des femmes". Dans les pages de "Libé", la chanteuse Lio s'est exprimée sur le meurtre de Marie Trintignant, qui eut lieu il y a 20 ans. Elle fustige notamment son traitement par la presse de l'époque.
Aujourd'hui, c'est la Journée mondiale de la ménopause. L'occasion de vous renvoyer à cette longue enquête sur un grand enjeu de société : l'âgisme. Mais aussi de vous partager un témoignage qui compte, celui d'une femme de plus en plus inspirante au fil des années : l'iconique Lio. Car dans le documentaire Ménopositive, diffusé sur Téva ce 17 octobre dernier, Lio a confié... ne plus faire l'amour depuis ses cinquante ans.
De quoi rappeler le titre éloquent d'un documentaire culte de Sophie Calle : No Sex Last Night. La chanteuse raconte : "Je suis en abstinence. Ça fait déjà depuis mes cinquante ans. Je ne couche plus. Je ne veux plus de ça, je ne veux plus de ce rapport-là avec mon corps aux hommes". Des mots intimes. Et politiques, oui oui.
"On demande toujours une rétribution trop trop forte à la femme. Je n'ai plus du tout eu envie d'aucune introduction, même pas dans les oreilles. Il n'y a que moi, avec moi", poursuit la chanteuse sexagénaire. Il faut l'écouter : le sujet de l'abstinence est encore plus tabou que le sexe dans notre société...
Comme souvent, Lio prend position. Grande féministe, elle nous rappelle que le sexe est politique. Il l'est toujours forcément dans le système hétéro-patriarcal qui est le nôtre. L'interprète de "Fallait pas commencer" l'affirme en détaillant "je ne veux plus de ce rapport-là avec mon corps aux hommes".
C'est limpide ! Et très militant. D'autres voix féministes elles aussi prônent la grève du sexe. Valorisée par des stars et soutiens du mouvement #MeToo comme les comédiennes Alyssa Milano et Bette Midler, la grève du sexe est une initiative féministe dans le cadre de luttes comme le mouvement #MeToo et le droit à l'avortement.
On pense aussi à l'un des grands succès de la littérature féministe, publié dans la collection de Vanessa Springora : La chair est triste hélas, d'Ovidie. Ou comment arrêter de faire l'amour est, plus qu'une décision perso, une véritable prise de position. Sans mauvais jeu de mots. Merci de le rappeler, Lio !
"En vérité les hommes ne manquent pas du tout. Mes dix petits doigts me connaissent tellement bien... Mon Dieu, comme ils me rendent service !".
Lio assume tout !