L'Inde n'est pas seulement le nouvel eldorado de la croissance, c'est aussi un pays où la pauvreté risque de déséquilibrer la société indienne. Premiers oubliés de cette croissance fulgurante, les populations " Dalit ", les opprimés en indien, entre 200 et 300 millions de personnes comprenant les tribaux et castes les moins avancées C'est pour répondre à cette question de rééquilibrage et de justice sociale qu'INDP a été créée. Son action a pris de l'ampleur, au moment du tsunami, en décembre 2004.
INDP (Intercultural Network for Development and Peace) est une ONG indépendante, apolitique et revendique une approche très spécifique de l'aide humanitaire, voulue par son fondateur Augustin Brutus. Dans son action, elle remet totalement en cause le schéma traditionnel de l'aide humanitaire. Les pays du Nord sont dans une logique d'aide au développement uniquement financière, qui maintient les pays du Sud dans une relation de dépendance. " On s'est rendu compte lors des grandes catastrophes humanitaires, comme le tsunami, des limites de ce modèle", ajoute Béatrice Lecerf. Elle évoque notamment les problèmes d'affectation d'argent, les infrastructures inadaptées, en décalage total avec la réalité du terrain. Ainsi, INDP conçoit son rôle et ses actions avec la volonté de favoriser le dialogue et l'équilibre des relations Sud-Nord. Elle accompagne les populations les plus démunies, mais ne propose pas d'aide tant qu'il n'y a pas de demande exclusive de leur part. " On est là pour répondre à des besoins identifiés par les populations ", explique Béatrice Lecerf.
La dimension holistique au coeur des projets
La dimension holistique préside à tous les projets d'INDP. L'aide se fait en prenant en compte les aspects politiques, économiques, sociaux, culturels et spirituels. " Il faut envisager l'homme dans tous ses besoins ", souligne la Présidente d'INDP France et donc pas uniquement dans sa pauvreté. " Lorsqu'il y a un temple dans un espace que l'on réhabilite, on va construire ce projet en tenant compte des rites des populations", explique Béatrice Lecerf. Car la spiritualité est un pilier central de la vie indienne.
De même, " ne pas intégrer les collectivités locales dans la conduite d'un projet, ce serait prendre le risque qu'il ne passe pas à cause d'obstacles politiques. "
Des actions concrètes, des partenaires présents à chaque étape
INDP soutient des projets de reconstruction dans l'Etat du Tamil Nadu, au sud de l'Inde. Elle réhabilite les terres salinisées par le tsunami, renforce les centres d'éducation publics, met en place des projets modèles pour générer des revenus tels les jardins potager, de plantes médicinales ou encore les projets d'afforestation " pour empêcher les populations d'aller vers les villes et de s'entasser dans les bidonvilles ". Toutes les actions menées englobent le développement durable. Ses projets s'articulent également autour de l'éducation et de la culture.
INDP produit des textes, des livres pour éduquer les populations et faire évoluer les mentalités.
Chaque projet est conçu pour enrichir aussi celui qui en favorise l'émergence. Le partenaire est partie prenante sur le projet qu'il conduit. INDP lui offre la possibilité de connaitre ces populations, d'aller à leur rencontre, d'avoir des connaissances locales. " Ce principe de réciprocité rompt la relation de pouvoir qui présidait au don d'argent ", affirme Béatrice Lecerf.
INDP en France
Son premie objectif est de trouver des partenaires pour soutenir des projets en Inde. INDP est en lien permanent avec INDP-Inde et les occidentaux désireux d'aller sur le terrain. Pour cela, elle propose des formations, notamment aux étudiants qui font des cursus en lien avec l'action humanitaire. Les filières d'études sur la solidarité Nord-Sud se multiplient. Récemment, une chaire s'est ouverte à HEC, pour former les étudiants à la solidarité entre les pays du Nord et du Sud. INDP organise aussi des animations pédagogiques dans les écoles, des expositions pour le grand public où dans le cadre d'événements de solidarité. " On fait découvrir l'Inde aux enfants, à travers des jeux, c'est à tout un système social qu'ils sont sensibilisés ". Le futur, Béatrice Lecerf le voit toujours plus grand pour INDP au fur et à mesure que la question de solidarité pour un monde durable devient vitale.
Pour adhérer au projet en France, la cotisation est de 20,00 euros et le bureau est ouvert à toutes propositions de partenariat. Vous pouvez ainsi vous renseignez en envoyant un mail ICI.