Jurassic World : Dominion, réalisé par Colin Trevorrow, sortira le 9 juin prochain. Aux côtés de Chris Pratt et de Bryce Dallas Howard, on retrouvera le trio légendaire du premier film : Laura Dern, Sam Neill et Jeff Goldblum dans les rôles respectifs des Dre Ellie Sattler, Dr Alan Grant et Dr Ian Malcolm.
Un événement qui a permis des retrouvailles émues, mais aussi de faire le point sur certains détails du scénario qui ne passeraient plus aujourd'hui. Et notamment, les 20 ans de différence entre Laura Dern et Sam Neill, en couple à l'écran.
"J'ai 20 ans de plus que Laura ! Ce qui, à l'époque, était une différence d'âge tout à fait appropriée pour un homme et une femme de premier plan", a ainsi commenté l'acteur de 74 ans dans les colonnes du Sunday Times.
"Cela ne m'est jamais venu à l'esprit jusqu'à ce que j'ouvre un magazine et qu'il y ait un article intitulé Old Geezers and Gals ("Vieux croûtons et jeunes filles", peut-on traduire grossièrement, ndlr). Des gens comme Harrison Ford et Sean Connery jouaient avec des personnes beaucoup plus jeunes. Et j'étais là, sur la liste. Je me suis dit : 'Allez. Ça ne peut pas être vrai.'"
Pour Laura Dern, la réflexion s'est faite plus progressivement, confie-t-elle, notamment avec un changement de culture au sein d'Hollywood. La voici aujourd'hui plus consciente de l'écart d'âge absurde qu'elle considérait autrefois comme normal.
"Eh bien, il me semblait tout à fait approprié de tomber amoureuse de Sam Neill", lâche-t-elle au journal. "Et ce n'est que lorsque nous sommes revenus dans un moment de prise de conscience culturelle sur le patriarcat, que je me suis dit : 'Wow ! Nous n'avons pas le même âge ?'".
Une phénomène qui n'a rien d'anecdotique quand on l'examine plus globalement, tant il a façonné notre approche des relations au-delà de l'écran.
"En le rendant systémique, les fictions nous disent qu'il est possible de sortir avec une femme plus jeune quand on est un homme plus vieux (c'est-à-dire plus 'expérimenté') mais surtout que c'est normal", décryptait en ce sens Pauline Mallet, instigatrice du podcast de cinéma féministe Sorociné , pour Terrafemina.
Une opinion que partage le producteur Stephen Follows. "Les films que nous visionnons constituent une partie importante de notre culture et éclairent notre façon de penser le monde. Ils sont si omniprésents qu'il est impossible qu'ils n'aient pas d'effet sur ce que nous considérons comme une relation normale", expliquait-il au magazine Standard.
A noter que le cinéma français n'en est clairement pas exempt. Il n'y a qu'à voir le couple Romain Duris/Emma Mackey dans Eiffel, Claude Brasseur/Sophie Marceau dans Descente aux Enfers, ou encore Louis Garrel/Lily-Rose Depp dans L'homme fidèle pour s'en persuader. Et il serait grand temps que cela change.