Ce lundi 29 novembre, sur le plateau de Franceinfo, Aurélie Filipetti a dénoncé le comportement que Jérome Cahuzac a eu à son égard. Et surtout, l'inaction totale de ceux à qui elle s'en est plainte. "J'avais alerté François Hollande, j'avais alerté Jean-Marc Ayrault, j'avais alerté Pierre Moscovici...", énumère-t-elle. Mais rien.
A l'époque, elle est députée de Moselle et lui, président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale. "Quand j'ai refusé ses avances extrêmement insistantes, j'étais membre de la commission des Finances et ma réserve parlementaire était, à ce moment-là, attribuée par le président de la commission (Jérome Cahuzac, ndlr), a-t-elle expliqué. Elle a été réduite quasiment au strict minimum. J'avais beaucoup moins que ce qu'avaient tous les autres députés de la commission". Et de traduire : "Oui, j'ai été sanctionnée".
Une fois au gouvernement, l'ancienne ministre de la Culture tente de prévenir le président François Hollande, ainsi que d'autres ministres. "Il ne me croyait pas", se souvient-elle à propos du chef de l'Etat. "Personne ne me croyait. Jérôme Cahuzac racontait que nous avions eu une histoire ensemble et que je vivais très mal notre prétendue séparation. C'est ça la réalité de la vie politique."
Aurélie Filipetti évoque encore l'article d'une journaliste qui parlait de "deux versions de l'histoire". "Il n'y a qu'une version de l'histoire", lâche la femme politique. "Il suffit de regarder les chiffres de la réserve parlementaire de la commission des Finances. C'était tout simplement inaudible parce que de toute façon, les femmes avaient toujours tort dans cette histoire."
Un récit qui vient s'ajouter à ceux qui forment depuis quelques semaines le puissant #MeTooPolitique. 285 femmes engagées s'attaquent ainsi à l'omerta qui sévit dans un milieu où pouvoir, domination masculine et impunité semblent faire loi. Des témoignages accablants qui ne choquent malheureusement plus, mais qui ramènent à une question dont la réponse peine à se dessiner : jusqu'à quand ?