En 2019, 49 000 personnes se rassemblaient à Paris, et davantage partout en France, pour protester contre les violences sexistes et sexuelles, quelques jours seulement avant la clôture du Grenelle des violences faites aux femmes organisé par le gouvernement. Cette année, crise sanitaire oblige, #NousToutes a décidé de revoir les conditions de la mobilisation. Et de préférer, au vu de l'aggravation de l'épidémie et du reconfinement, le digital au pavé.
"On aurait pu manifester masquées, mais cela ne nous paraissait pas du tout approprié", explique à RTL.fr l'activiste Caroline De Haas, fondatrice du collectif. La militante ajoute que choisir de maintenir un événement physique aurait exclu les personnes vulnérables, alors que le but est justement de "permettre à tout le monde [d'y] participer".
A la place, ce sont donc des formations en ligne, des lives Instagram avec des féministes, des concerts ou encore des actions d'interpellation des pouvoirs publics qui sont organisés. Les voici en détails.
Si les sept formations virtuelles tenues sur Zoom sont déjà complètes, elles seront mises à disposition - gratuitement toujours - en replay dès le 23 novembre. On pourra donc assister, en décalé, à ces visioconférences : "L'histoire des violences sexistes et sexuelles" ; "Les violences sexuelles : définitions et chiffres clés" ; "La culture du viol" ; "Les mécanismes des violences" ; "Éduquer à la non-violence" ; "Comment accompagner une victime de violences ?" ; "Prendre soin de soi quand on milite sur les violences". Des thèmes variés qui permettront au plus grand nombre une connaissance fouillée et surtout, donneront des clés nécessaires pour poursuivre le combat contre les violences faites aux femmes.
Entre 9 et 20 heures, et ce toutes les heures, des "féministes inspirant·e·s" prendront la parole en live sur le compte Instagram de #NousToutes. Parmi les voix qui s'exprimeront, le collectif a déjà donné les noms suivants : Lauren Bastide, autrice et journaliste, Sonia Bisch, fondatrice de Tou.te.s Contre les Violences Obstétricales et Gynécologiques, Alice Coffin, autrice, Elvire Duvelle-Charles, réalisatrice et activiste, Ghada Hatem, gynécologue-obstétricienne et fondatrice de La Maison des Femmes de Saint-Denis, Lyes Louffok, auteur et porte-parole de la cause de l'enfance.
On trouvera également Grace Ly, écrivaine et co-créatrice du podcast Kiffe ta race, Anna Prado de Oliveira, vice-président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), chargé de la lutte contre les discriminations, Valerie Rey-Robert, écrivaine et militante, Elisa Rojas, avocate et activiste, et Anita Traoré, fondatrice et présidente de l'association Chance et protection pour toutes.
Dernier levier de lutte organisé pour ce 21 novembre, des actions d'interpellation des pouvoirs publics, mais aussi de sensibilisation des citoyen·ne·s par le biais des réseaux sociaux. "On va leur demander de mieux accueillir la parole des femmes victimes, partager des visuels de mobilisation, faire connaître les chiffres clés des violences", liste Caroline de Haas à RTL.fr.
Le collectif a mis au point un emploi du temps précis sur son site, au fil duquel #NousToutes délivrera des éléments à diffuser chez les commerçants de proximité, à partager en ligne toute la journée - à l'instar d'un quiz sur les chiffres clés des violences sexuelles - ou encore proposera de s'adresser directement au gouvernement et aux institutions "qui ne protègent pas les femmes et enfants victimes (police, gendarmerie, justice)" via leurs comptes.
Derniers événements à ne pas louper, des concerts, dont celui de Jeanne Cherhal, dont l'engagement féministe n'est plus à prouver. Une journée chargée pour une cause urgente et essentielle : celle de nous toutes.