C'est un coup de gueule qui a été partagé plus de 64 000 fois sur Facebook depuis sa publication dimanche. Sur le réseau social, une mère a raconté le calvaire de sa fille Camille, âgée de 17 ans. Cette dernière est handicapée et se déplace en fauteuil roulant.
Le week-end dernier, Sandrine fait des courses avec ses deux filles, Zoé et Camille, dans le centre commerciale de Parly 2 dans la ville du Chesnay (Yvelines). Lors de leur séance de shopping, elles décident d'aller dans une boutique de la marque de vêtements Pimkie.
Camille repère quelques vêtements et se dirige vers le chemin de la cabine pour les essayer. Mais, problème, les trois femmes se rendent compte que la seule cabine prévue pour les personnes à mobilité réduite (PMR) n'est pas accessible : "Mes ados choisissent des vêtements et au moment de vouloir aller en cabine. Celle réservée aux handicapés n'est pas disponible. Non pas car une personne valide est dedans... non!!! Mais car c'est là où les vendeuses stockent leurs vêtements", s'insurge Sandrine sur Facebook.
La cabine est en effet encombrée par des portants de vêtement, ainsi que des cartons, comme on peut le voir sur les photos que Sandrine a publiées. On propose alors à la jeune fille de s'installer dans une cabine plus petite, ce qui n'est pas possible : "Je demande où ma fille peut aller et on m'indique une cabine normale. Je demande à voir la responsable qui arrive et me dit que la cabine PMR n'est pas libre et que je peux m'installer dans la cabine normale. Je lui répond qu'elle peut prendre ma place et y installer ma fille !"
Après une tentative de négociation avec la responsable du magasin, cette dernière finie par expliquer à Sandrine que "les cartons ne bougeront pas".
Humiliée, Sandrine et ses deux filles repartent. C'est là que la mère décide de partager son histoire sur Facebook. Dans sa publication, elle appelle au boycott de cette marque de prêt à porter fast fashion.
Interrogée par Le Figaro, Sandrine explique : "Le but n'est pas de sanctionner bêtement Pimkie". Elle ajoute également vouloir "faire comprendre que les personnes à mobilité réduite ont un unique lieu mis à leur disposition (toilettes, cabines, places de parking)" et qu'elle ne veux pas "faire un 'buzz'", mais "juste une prise de conscience des gens".
Cette discrimination a fait réagir de très nombreux·ses internautes sur Facebook et Twitter : "J'ai déjà entendu, "qu'est-ce qu'elle fait là, celle-là. C'est pas normal". Courage. Comme tu sais on ne pourra pas changer la connerie des gens. Ils comprennent que quand ils sont confrontés aux problèmes du handicap" ou "la non réaction des vendeuses est tout simplement une honte."
Sur Twitter, l'avocate et militante pour les droits des personnes handicapées Elisa Rojas a réagi : "Handicap : Petites discriminations quotidiennes mais tellement fréquentes. Vous n'imaginez pas le nombre d'enseignes qui se servent des cabines d'essayages (ou même des toilettes) accessibles comme d'un débarras."
Pimkie a répondu dans un texte publié sur les réseaux sociaux en évoquant un "regrettable événement". La marque ajoute dans le communiqué : "Nous tenions à nous excuser auprès d'elle, cette situation ne reflète en aucun cas l'attention que nous souhaitons porter à nos clientes [...] Des mesures ont été prises pour nous assurer que cette situation ne se répète pas."
En France, de nombreux lieux restent encore inaccessibles pour les personnes handicapées. Mercredi, plusieurs dizaine de personnes en fauteuils roulants ont manifesté devant le métro parisien pour dénoncer le manque d'accessibilité dans les transports en commun. Dans la capitale, seul 9 stations sur 303 sont accessibles aux fauteuils roulants.