

Il s’était fait connaître en 2010, en réalisant l’exploit de traverser La Manche à la nage et pour avoir, par la suite, toujours à la nage, relié les cinq continents par les détroits. Aujourd’hui, Philippe Croizon fait parler de lui pour un tout autre événement, dont il se serait bien passé. Le sportif handicapé s’est en effet fait dérober son fauteuil roulant électrique, dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, alors qu’il séjournait chez des proches à Martin-Église, en Seine-Maritime.
Le fauteuil, un modèle tous-chemins, se trouvait dans une remorque fermée qui a été décrochée et emportée par les voleurs. « Je ne sais pas si ces gens se rendent compte de ce qu’ils ont fait : ils n’ont pas seulement piqué mon fauteuil, ils ont volé mon autonomie. Sans lui, je ne suis plus rien », a confié le sportif à l’AFP. Outre le préjudice moral, le vol de ce fauteuil a d’importantes conséquences financières. Ces équipements sont « très mal remboursés par la Sécurité Sociale », a-t-il fait savoir, expliquant que des amis l’avaient aidé à financer les 24 000 euros de cet appareil « tout neuf » et « spécialement fabriqué » pour lui. En moyenne, un fauteuil roulant coûte entre 10 000 et 12 000 euros. Or, « la Sécurité Sociale n’en rembourse que 3 000 », détaille Philippe Croizon.
Âgé de 46 ans, l’ancien ouvrier métallurgiste qui avait été privé de ses quatre membres après une électrocution dit éprouver un « sentiment de tristesse et de colère, de ras-le-bol. Les voleurs doivent être loin. Qu’ils gardent la remorque s’ils le veulent, mais qu’au moins, ils rendent le fauteuil », a-t-il demandé. Sur les ondes d’Europe 1, il a par ailleurs lancé un appel à la population, priant chacun de contacter les autorités à la vue « d’une remorque, marquée dessus "Rapido" et derrière "Zéphyr" en gros, ou alors un fauteuil bleu roi avec un top case à l'arrière ».