Jeudi dernier, Jeanine Mujic, 39 ans et en fauteuil roulant, a dû être jugée en pleine rue. En cause : le tribunal de grande instance de Briey auquel elle était convoquée pour une question de garde d’enfants n’est pas équipé de rampe d’accès. « Je le savais. Il y a deux ans, j’étais déjà venue et on m’avait portée », explique au Républicain Lorrain la maman de trois enfants. Mais cette fois-ci, le personnel refuse de la porter : « Ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas le droit de porter mon fauteuil car en cas d’accident, ils seraient responsables », indique Mme Mujic. Les pompiers sont donc appelés, mais ne se déplacent pas, arguant qu’il n’y a personne en danger. Un autre accès est recherché, mais en vain, toutes les portes sont précédées de marche.
En désespoir de cause, le juge a décidé de tenir l’audience en pleine rue, en présence de la greffière, de l’avocat de Mme Mujic et de son ex-mari. « C’est un scandale », s’insurge Jeanine Mujic.
Une histoire qui se déroule alors qu’un rapport rendu public le 13 septembre dernier démontrait que les bâtiments publics ne seront pas tous accessibles aux personnes handicapées, d'ici à 2015, contrairement aux objectifs prévus par la loi du 11 février 2005. Seulement 15% des travaux nécessaires ont été effectués selon les chiffres de l'Association des paralysés de France.
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