On arrivait dans la cour d'école avec une sacoche remplie de billes, de calots, de boulets et de Mammouths, prête à en découdre avec l'adversaire. Mais gagner une bille plate ou une bille pépite, c'était prendre le risque d'avoir envie de la reluquer et de la tripoter tout l'après-midi plutôt que de se concentrer sur les tables de multiplication. Et ça, les maîtres d'école n'aimaient pas vraiment.
Souvenez-vous. Vous veniez tout juste de recevoir votre premier Tamagotchi et n'écoutant que votre coeur, vous vous étiez mise en tête de lui offrir une vie longue et belle. Dommage pour vous, la sale bête réclamait généralement à grands coups de klaxon qu'on la nourrisse ou qu'on nettoie ses crottes en plein milieu de la journée. Votre prof confisquait alors votre Tamagotchi, et vous le retrouviez après la sonnerie, tout rabougri, à deux doigts de mourir d'asphyxie dans ses excréments.
Avant l'apparition des téléphones portables, la meilleure façon de communiquer avec son prochain en classe était de lui faire passer un petit mot. Malheureusement, il arrivait qu'un professeur au regard acéré intercepte le petit mot. Ne restait alors plus qu'à prier pour qu'il ne partage pas le contenu avec la classe entière.
On pouvait passer des récréations entières à affronter nos camarades dans des concours de Pogs. Mais on pouvait aussi passer des cours entier à essayer d'échanger ou de récupérer nos petites rondelles en carton préférées, au grand dam des instituteurs !
Le problème, ce n'était pas le stylo effaceur en lui-même. Non, le problème c'était l'utilisation qu'on en faisait. En effet, en deux coups de ciseaux, ce dernier devenait la sarbacane parfaite et donc une arme redoutable (et particulièrement dégoutante quand on y pense).
Aujourd'hui, les élèves n'ont qu'à sortir leur téléphone pour checker l'état de leur maquillage ou guetter l'apparition d'un bouton en toute discrétion. Mais jusqu'au milieu des années 2000, mieux valait avoir sur soi un petit miroir de poche pour s'ausculter le mascara ou les pores...
Notre incursion dans le monde du make-up ne commençait pas avec un rouge à lèvres de qualité mais plutôt avec un gloss Debby goût fraise. Et gare à celle qui décidait de se tartiner la bouche en plein milieu d'une dictée. Le gloss Debby finissait alors au fond du tiroir spécial "objets confisqués" et pouvait y rester jusqu'à la fin de l'année.
Le Tipp-Ex, c'est un peu comme l'effaceur. Son utilisation première était de nous aider à rectifier nos erreurs, mais on préférait plutôt l'utiliser pour écrire des mots plein de philosophie sur nos bureaux. Cela pouvait mener à la confiscation de l'objet mais aussi à une petite heure de colle selon le degré d'énervement du prof.
Pour jouer la diseuse de bonne aventure dans la cour de récré, il fallait un peu de cran et surtout, une cocotte en papier. Mais les Madame Soleil en herbe qui ne pouvaient s'empêcher de lire l'avenir à leurs camarades une fois la récréation terminée encouraient malheureusement le risque de voir leur vocation tuée dans l'oeuf.
Les cartes Pokémon ou Crados étaient considérées comme le Saint Graal et il était donc difficile de résister à l'envie de les emporter dans son cartable. Quand notre instituteur décidait de les confisquer, notre coeur se brisait et on hurlait à l'injustice. Mais heureusement, tout était réparé quand on ajoutait une carte Méga-Galeking à notre collection.