Vous l'avez sans doute repéré sur Instagram ou Twitter : depuis plusieurs jours, le "10 years challenge" cartonne sur ces réseaux sociaux.
Le principe ? Réaliser un montage photo du type avant/après et poster un selfie datant de 2019 et un autre de 2009 (soit dix ans plus tôt).
L'intérêt du "10 years challenge" ? Montrer à quel point on a changé (ou pas) en l'espace de dix ans. Totalement inoffensif, il prend en revanche une autre ampleur quand on se prête au jeu avec des photos qui montrent les conséquences du réchauffement climatique. Certain·es internautes, l'ont démontré en diffusant des photos sur Instagram.
Prenons par exemple la fonte glaciaire de l'Antarctique. De 1979 à 2017, la réduction des glaces du continent blanc a entraîné une montée des océans de 1.4 centimètres, soit six fois plus de perte de masse annuelle qu'il y a 40 ans, alerte un rapport de l'Académie américaine des sciences (PNAS), publié le 14 janvier dans la revue Science Daily.
Or, une montée des océans à 1,8 mètres d'ici 2100 pourrait entraîner l'inondation de villes côtières telles que New-York ou Miami. Soit faire disparaître des lieux actuellement habités par des millions de personnes dans le monde.
En quarante-quatre ans, le monde a perdu 60 % de ses animaux sauvages, d'après le rapport 2018 du WWF dévoilé en octobre dernier. Les 16.700 populations animales recensées, proviennent de 4.000 espèces différentes : mammifères, poissons, oiseaux, reptiles, amphibiens etc.
Après la dégradation et la perte de leur habitat, les plus grandes menaces pour la survie de ces animaux sont les espèces invasives, la pollution et le réchauffement climatique.
Selon une étude publiée dans la revue américaine Science Advances en 2017, plus de 9 milliards de tonnes de plastique ont été produites dans le monde depuis 1950.
Chaque année, ce sont près de 9 millions déchets de ces produits plastiques qui sont jetés dans les océans. Or, le plastique met plusieurs centaines d'années à se décomposer en microparticules et empoisonne les espèces maritimes.
Ces derniers mois, de nombreuses photos d'animaux maritimes tués par le plastique ont circulé sur la toile. C'est notamment le cas des tortues de mer, qui périssent en ingérant les déchets plastiques qui polluent les mers et les océans.
Une étude 2016 de la Fondation Ellen McArthur prédit qu'en 2050, il y aura plus de plastiques que de poissons dans les océans.
Le 10 septembre 2018, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a rappelé l'urgence de réagir contre le dérèglement climatique : "Le changement climatique va plus vite que nous... Le monde a deux ans pour agir contre le changement climatique, sinon il lui faudra affronter des conséquences désastreuses."
En effet, ce n'est pas dans 50 ans, ni dans 10 ans, mais maintenant qu'il faut agir afin de limiter les dégâts liés au réchauffement climatique.