Travailler de chez soi, c'est la liberté ! Plus de patron, plus d'horaires, plus de dress code ! Mais aussi moins de sorties, moins de vie sociale et moins d'interactions humaines... Pour éviter de trop tourner en rond dans sa cage et de finir ermite, voici quelques astuces pour vivre sa vie de freelance en toute décontraction.
Travailler à la maison, ça a son charme - surtout quand il fait beaucoup trop froid ou beaucoup trop chaud dehors et qu'on peut passer directement de son lit à son bureau - mais ça a aussi ses désavantages. On s'empâte, on suffoque, on procrastine, et au final, on est pas super productifs. Heureusement, la mode des espace de co-working se propage et se développe de plus en plus. Renseignez-vous sur ceux qui existent peut-être pas trop loin de chez vous et faites comme si vous alliez au bureau (le patron et l'angoisse en moins).
Vous pouvez aussi choisir de vous poser dans un café sympa, dans un parc ou dans une bibliothèque... et même chez un(e) pote qui a besoin qu'on arrose ses plantes pendant les vacances, par exemple.
Histoire de structurer un peu plus vos journées et de vous donner l'impression d'avoir un rythme "normal", n'hésitez pas à solliciter vos potes pour les rejoindre lors de leurs pauses dej. Déjà, vous leur offrirez une pause sympa entre deux tranches de taff dans un bureau trop climatisé, et ça vous permettra aussi de prendre l'air et de vous remettre les idées à l'endroit. De plus, il y a de grandes chances pour que vous ressortiez inspirée et revigorée après avoir discuté avec quelqu'un que vous aimez.
Ça paraît élémentaire comme étape, mais quand on passe freelance, on a souvent tendance à l'oublier. On se met à son bureau au saut du lit avec la tête en vrac, la bave aux coins des lèvres et le pyjama toujours soudé au corps. Résultat, le cerveau pense qu'on est toujours en mode détente et peine à s'activer.
Pour éviter de donner des allures de dimanche de glande à tous les jours de la semaine, prenez le réflexe de sauter sous la douche immédiatement après le réveil et d'enfiler des vêtements propres - même si ce sont des vêtement d'intérieur, histoire de faire illusion quoi. Et puis comme ça, si on vous propose une sortie spontanée ou que vous avez besoin de mettre le nez dehors pour une course, vous gagnerez du temps et vous pourrez foncer.
Là encore, ça semble évident. Mais quand on est salarié, on a un peu l'habitude que tout nous tombe tout cuit dans le bec. On a notre bulletin de salaire à la fin du mois, l'argent qui tombe en même temps, et au moment de déclarer ses impôts, tout est déjà pré-rempli. Mais quand on se met à son compte, il faut s'occuper de ses factures et de ses déclarations sans l'aide de personne...
Et comme on n'aime pas s'occuper de sa paperasse, ça traîne, et le jour où il faut vraiment s'en occuper, on s'en sort plus. Prenez donc le réflexe de vous occuper systématiquement de vos papiers. Il faut que ce soit fait en temps et en heure, et de préférence pas à la dernière minute. Quand une tâche tombe, notez-la, et ne bouclez pas votre journée tant que vous ne vous êtes pas occupée d'elle. Si vous attendez trop longtemps, vous risquez de vous retrouver ensevelie et de le regretter amèrement.
Le fait de devenir freelance libère automatiquement de la contrainte du réveil qui hurle à 7 heures du matin. On est donc facilement tentée de pioncer jusqu'à pas d'heure et d'appuyer sur "snooze" jusqu'à ce qu'on commence à se sentir vraiment coupable. Du coup, on se lève tard, le temps qu'on prenne un café et qu'on fasse le tour des réseaux sociaux et des mails, c'est l'heure de déjeuner, et finalement on se met pas à bosser avant au moins 15 heures.
Plutôt que de perdre de précieuses heures de productivité, forcez-vous à sortir dès le matin. Oui, dehors. Pour aller chercher des pains au chocolat, faire un jogging, ou juste un tour de pâté de maisons. Ça vous permettra de vous aérer un peu, de vous réveiller plus facilement, et de vous sentir automatiquement plus apte à entamer une nouvelle journée de boulot. En simulant une routine relou (réveil, douche, trajet), vous trompez votre cerveau et l'obligez à se mettre en mode productivité.
Et puis voir des gens dès les premières heures de la journée vous rappelera que vous n'êtes pas seul-e. Profitez-en pour parler beau temps et actus avec vos voisins ou la boulangère.
C'est probablement l'aspect le plus difficile de la vie en liberté : trouver la force de s'auto-discipliner. Il y en a qui ont ça dans le sang et d'autres qui n'ont jamais vraiment réussi à s'y mettre, à moins d'y être forcés par une tierce personne. Il va vous falloir endosser ce rôle vous-même et devenir votre propre tyran (ou coach, pour faire plus doux) et vous mettre de nombreux coups de pieds aux fesses pour ne pas baisser les bras.
Servez-vous de la technique de la carotte s'il faut, en vous promettant une récompense (sieste, bouffe, série télé, sortie avec les potes) une fois que vous aurez bouclé votre boulot. Félicitez-vous à chaque tâche accomplie et rendez l'exercice ludique et gratifiant : ça paraît infantilisant, mais ça reste efficace. On assure toujours plus quand il y a du plaisir à la clé.
Assurez-vous par exemple d'avoir toujours bouclé au moins le plus gros de votre boulot avant de partir prendre l'apéro (ça fait une jolie carotte, l'apéro).
Nous sommes des créatures sociales et nous avons besoin de nous sentir proches et connectés de nos semblables pour avancer. On aime bien avoir des points communs avec son entourage et pouvoir partager nos passions, c'est tout à fait naturel et très enrichissant. Pour le boulot, c'est pas loin d'être pareil, surtout quand on est freelance. Si on est pas obligés de fréquenter des gens dans la même branche, le fait de traîner avec d'autres freelance permet plusieurs avantages :
1) Pouvoir échanger des astuces et conseils, notamment en matière de paperasse parce que c'est pas toujours évident quand on débute (et même après)
2) S'organiser des sessions de boulot à plusieurs, même si on travaille sur des choses différentes.
3) Avoir la possibilité de se plaindre à des gens qui comprennent et qui ne répondront pas uniquement par un "tu peux bosser en pyjama et sans patron, t'as pas le droit de te plaindre".
Et ça, c'est quand même un sacré beau trio gagnant.
Faites des tests sur des périodes plus ou moins longues pour identifier vos moments les plus productifs de la journée. Si vous cartonnez entre 8h et midi, ne ratez pas une matinée de boulot (et offrez-vous une sieste l'après-midi). Si au contraire, vous atteignez votre max sur les coups de 3h du matin, là encore, écoutez-vous et organisez-vous en conséquence - quitte à bosser en rentrant de soirée (attention à bien vérifier votre boulot le lendemain, votre taux d'alcoolémie pourrait vous induire en erreur).
Respectez votre mode de fonctionnement au lieu de vous visser à tout prix devant votre poste de travail en pensant que ça va venir tout seul. Ça vous permettra de savoir quand dégager du temps pour sortir et faire fleurir votre vie sociale et d'avoir des horaires plus clairs pour articuler le reste autour de vos heures de boulot.
On associe souvent les mots freelance et liberté, mais en réalité, quand on bosse de chez soi, on oublie souvent de faire des pauses. On prend tous ses repas à son bureau, on ne le quitte jamais, et quand on a fini de bosser on y reste quand même pour parler aux copains, regarder des séries ou traîner sur internet.
Faites un effort pour quitter votre bureau dès que vous faites une pause. Profitez-en pour vous référer au point n°2, et pour les pauses les plus courtes, appelez quelqu'un, passez voir un(e) pote qui habite dans le quartier ou sortez simplement vous mêler aux autres humains du coin le temps de boire un café ou fumer une clope.
N'oubliez pas les vacances non plus, ou au moins les weekends prolongés entre potes ou dans la famille, histoire de faire des pauses régulièrement et de vous aérer la tête.
Quand on travaille en dehors de chez soi, on se nourrit sans cesse des paroles et des pensées des autres, parfois sans vraiment s'en apercevoir. On entend des conversations dans les transports ou à la radio, dans les couloirs du bureau, on refait le monde pendant la pause dej ou devant la machine à café, on regarde un peu comment ça se passe chez les autres et parfois ça nous donne des idées...
Chez soi, c'est pas évident à reproduire. Internet offre certes une chouette fenêtre sur la vie des autres mais ce ne sont que des morceaux choisis, sélectionnés par ceux qui les diffusent. Il ne faut donc pas oublier d'aller à la recherche de ces choses qui nous nourrissent chez les autres, en lisant ce qu'ils font sur internet, d'abord, mais en allant aussi à leur rencontre. Continuez à côtoyer vos semblables et à vous intéresser à ce qu'ils font et ce qu'ils disent, regardez autour de vous, explorez votre voisinage et profitez du spectacle. Ensuite, laissez votre cerveau infuser tout ça et vous verrez que vous risquez d'être surprise de constater ce qui en ressortira.
On vous propose un verre ? Dites oui. Une expo ? Dites oui. Un concert ? Oui. Une projection presse ? Absolument. Un anniversaire de pote de pote ? Bah, évidemment. Un atelier macramé sur les quais ? Bien sûr, oui, j'y serai.
C'est trop facile de rester enfermé quand on est déjà chez soi. On a plus l'élan de la journée à l'extérieur, où on pouvait rentrer à la maison, se rafraîchir un coup et hop, repartir de plus belle. Quand on est déjà dans son petit cocon, bien à l'aise, confortable, c'est très difficile de s'extirper de tout ça pour affronter le monde extérieur. Raison de plus pour se forcer.
Ça rythmera votre journée, ça vous permettra de profiter réellement de cette liberté dont vous vous vantez tant, et ça vous évitera de devenir maboule. Sans compter la possibilité d'agrandir son réseau...
Plus personne n'aime le téléphone, et tout semble aller tellement plus vite par mail ou par texto (alors qu'en fait, c'est une impression). Tout est beaucoup plus clair quand on se parle à l'oral, pas besoin de faire vingt allers-retours pour bien comprendre où l'autre voulait en venir.
Essayez d'avoir un maximum de conversations téléphoniques dans la semaine et de remplacer les emails dès que vous le pouvez, pour rajouter un peu de contact humain dans votre journée. Et si vous en avez marre de ne parler qu'à des administrations et des clients, appelez un(e) pote de temps en temps pour souffler un peu.
Avec tout ça, vous devriez a priori vous en sortir sans trop de mal. L'avantage, c'est que vous aurez vraiment l'impression de profiter à fond de vos journées. Chaque session de travail, chaque déjeuner, chaque sieste, chaque sortie aura son importance et vous n'aurez plus la sensation de perdre votre temps et de dépérir dans votre coin. L'expression Carpe Diem aura enfin un sens pour vous.