C'est un stéréotype bien ancré dans nos têtes : un homme ayant connu un nombre important de conquêtes sera qualifié de séducteur, tandis qu'une femme dans le même cas sera plutôt désignée comme une dévergondée aux moeurs légères, pour ne pas dire une putain. Une étude menée en 2013 montrait même que les femmes ont tendance à minimiser le nombre de leurs partenaires sexuels pour répondre aux attentes de la société.
Mais pourquoi sommes-nous obligées de mentir là-dessus ? Pourquoi allons-nous toujours invoquer les excuses d'une période de trouble ou d'un chagrin d'amour pour dédramatiser le fait que nous faisons l'amour avec qui l'on veut et quand on veut ? Mesdames, il est temps de mettre K.O une fois pour toutes les clichés. Soyez fière de votre vie sexuelle et ne vous laissez plus juger sur le nombre de personnes qui sont passées par votre lit. Quoi qu'en pensent certains gros machos, votre corps vous appartient et vous en faites donc ce que vous voulez.
Selon une étude de l'Ined menée en 2014, 4,3% des Françaises ne veulent pas d'enfant. Malheureusement, ce droit fondamental est encore trop souvent perçu comme une bizarrerie. On accuse ces femmes d'être égoïstes, voir superficielles ("Avoue, tu as juste peur d'abîmer ton corps !). Pire, on tente par tous les moyens de les faire changer d'avis. Et quand rien ne marche, on invoque alors le "problème psychologique".
Bonne nouvelle : vous êtes libre de disposer de votre utérus comme vous l'entendez, et ne pas vouloir d'enfant ne vous rend pas moins femme. Cela relève simplement de la liberté individuelle de chacune... Prenez exemple sur Arielle Dombasle et Valérie Lemercier, deux personnalités qui n'ont jamais voulu d'enfant et qui n'en sont pas moins fabuleuses.
En 2015, les hommes sont toujours mieux payés que leurs homologues féminins. Mais les inégalités salariales n'empêchent pas les femmes d'être de plus en plus ambitieuses, de plus en plus carriéristes. C'est même devenu un cliché de la comédie romantique américaine : la femme d'aujourd'hui est une super woman qui jongle entre un boulot de dingue et une vie privée plus ou moins chaotique. Au milieu de toutes ces nanas dont le but est de progresser en entreprise, celles qui ne rêvent pas d'une carrière à la Marissa Mayer font grise mine. Aujourd'hui, il faudrait presque s'excuser de privilégier sa vie familiale à sa carrière. Soyons honnêtes : on peut rester chez soi et s'occuper de ses enfants et se sentir pleinement heureuse et accomplie. C'est aussi ça le féminisme, revendiquer le droit à mener sa vie comme on l'entend.
Avez-vous déjà entendu un homme justifier ses dépenses, aussi futiles soient-elles ? Sans tomber dans une comparaison de genres, il est quand même rare d'entendre un mec s'excuser pour sa dernière séance shopping, tandis qu'une femme aura tendance à vouloir se disculper : "J'ai acheté un pull en cachemire... mais tu comprends, il était EN SOLDES ". Mesdames, vous travaillez dur et cela vous donne donc le droit de dépenser votre argent comme il vous plaît, que ce soit en le plaçant sur votre PEL ou en vous offrant un jean mom.
Face à un body shaming incessant de la part des marques et des critères de beauté qui semblent de plus en plus difficiles à atteindre, les femmes en viennent à entretenir une relation complètement schizophrène avec leur corps. L'industrie nous envoie perpétuellement des messages contradictoires : il faut être mince mais pas trop, avoir les fesses de Kim Kardashian mais la taille de Kate Moss... Alors on commence à s'excuser de tout et n'importe quoi. On s'excuse de ne pas entrer dans un 38, de ne pas être allé au sport de la semaine, de préférer la pizza à la salade, d'avoir de l'appétit.
Fort heureusement, les femmes sont de plus en plus nombreuses à s'élever contre cette stigmatisation qui touche la majorité de la gent féminine. Sur les réseaux sociaux aussi, on n'affiche plus sa (fausse) perfection, mais on célèbre ses défauts (merci aux mouvements #LoveYourLines et #NoThighGap). Alors rappelez-vous : la beauté passe avant tout par la santé, et non pas par le tour de taille.
Un décolleté trop plongeant, une jupe trop courte, des talons trop hauts... il n'en faut généralement pas plus à une femme pour être victime de slut shaming. Les stéréotypes autour de nos tenues sont si puissants que prendre le métro en mini-jupe devient presque un acte héroïque, harcèlement sexuel oblige. Doit-on juger de la moralité d'une femme en fonction de sa tenue vestimentaire ? Non, mille fois non. Faire évoluer les mentalités est un travail long et complexe, mais s'habiller comme on le souhaite est un bon début pour faire un pied de nez aux remarques sexistes (en plus d'être un droit fondamental).