Aidé par des spécialistes de tous bords (pédopsys, pédiatres, instituteurs, animateurs, nutritionnistes ou avocats), Marc Beaugé, rédacteur en chef de Doolitle et père de deux enfants, y publie chaque mois la chronique "L'École des parents". Ceux qui savent, savent, les autres apprendront que celle-ci pose, chaque fois, THE question qui nous a taraudés, nous taraude ou nous taraudera un jour. Ainsi, puisque "être parent, c'est devoir trouver la réponse à des questions que l'on ne s'est jamais posées", comme l'établit l'auteur en préambule du recueil desdites chroniques*, il vous faudra bien anticiper le jour fatal où elles vous tomberont dessus. Ploc. Sympa, on vous en liste quelques-unes, avec leurs réponses (incomplètes, what did you expect ?). Pour les 92 autres, "à la fois anodines et cruciales, pragmatiques et profondes" procurez-vous le "meilleur guide éducatif du monde" aux éditions So Lonely.
"Pas vraiment. Pas de façon continue en tous cas", dit le guide. Et Isabel Korolitski, psychiatre d'expliquer : "Dès que l'enfant cesse d'être un bébé, il faut prendre de la distance. L'enfant a un corps, le parent a un corps, ils ne font pas qu'un." Robert Neuburger, lui, ajoute : "Quand on est envahi par l'autre, par le corps de l'autre, on a du mal à se situer et à savoir qui l'on est vraiment." En bref, la réponse est "non", sans qu'on vire au psychodrame. Si les serviettes sont toutes sales et que vos slips sont loin, vous pouvez évidemment envisager de quitter rapidement les lieux sans attendre 24h que votre moitié vienne vous délivrer.
Jamais vous ne l'auriez fait avec vos parents (eurk) et pourtant, vous bécotez à l'amewicaine votre progéniture adorée sans une once de culpabilité. Haro ! Selon le Dr Frédéric Kochman, pédopsychiatre : "Dans la culture US, ce type de baiser est courant. Dans la nôtre, il est perturbant pour l'enfant car c'est un geste qu'il verra chez les amoureux. À un âge où il apprend à faire la distinction entre (...) l'interdit et l'inceste, ce type de baiser peut même dérouter, voire angoisser l'enfant". Comme dit l'auteur, "les joues sont largement assez grandes pour bien faire les choses."
Sans partir direct en famille à Guantanamo ou promettre à son rejeton un avenir obscur dans lequel la lettre P restera à jamais une inconnue vous voulez dire ? Réponse d'une institutrice de CP : "Dans les faits, il suffit de rester raisonnable et prévenir la maîtresse pour qu'elle vous donne les devoirs à rattraper". Allez, filez chopez vos derniers instants de billets à prix raisonnable, on vous attend.
Est-il autiste / complètement seul / atteint d'un Alzheimer précoce ou du même truc que le mec dans Memento ? Non. Enfin, pas forcément. Déjà, "les petits n'ont pas la même mémoire que les adultes." Pour Rafi Kojayan, pédopsychiatre : "Un élève de petite section ne pourra pas forcément raconter en détails ce qu'il a fait pendant la matinée ou l'après-midi, car sa mémoire n'est tout simplement pas assez structurée. Parfois, il va suffire d'un mot pour que l'enfant, par association d'idées, se mette à raconter quelque chose de sa journée spontanément." Ouf. Tentez : "Gâteau !"
L'Ecole des parents
"Bha non. Jamais", nous dit-on. Oups. "Il ne faut jamais utiliser l'alimentation comme vecteur de récompense ou de punition", explique en effet le nutritionniste. Re oups. Allez, rendez la mousse au chocolat, elle n'est pas à vous.
Haaaaaaa ! En tournant la tête, vous avez aperçu, tel le gamin de Shining, la silhouette immobile et silencieuse du vôtre. Que faire (d'autre qu'arrêter de crier) ? Le Dr F. Kochman explique les 3 temps du sauvetage : " 1/ lui dire "Sors un instant, je viens te voir dans 5 minutes. 2/ Ensuite, lui expliquer que la situation était "normale" car beaucoup d'enfants peuvent être choqués par des bruits qu'ils peuvent interpréter comme violents. 3/ Lui expliquer les choses simplement : papa et maman faisaient un gros câlin." En ajoutant que la prochaine fois, il frappe avant d'entrer (bha ouais).
"Généralement, cela intervient à l'âge de 8 ans, en classe de CE2. L'enfant est alors apte à recevoir de l'argent de poche. (...) Selon une étude statistique, 24% des enfants entre 5 et 7 ans bénéficient ainsi d'argent de poche. Ils sont 44% entre 8 et 10 ans, et 61% entre 11 et 14 ans. (...) Entre 8 et 10 ans, l'enfant reçoit le plus souvent entre 5 et 9€ par mois. Entre 11 et 14 ans, la somme moyenne se situe entre 10 et 14€." Limpide.
C'est pratique, hop, hop, on jette tous les individus nus rencontrés sur son passage dans le même bain, au sens propre, pour optimiser le temps de lavage. Mais voilà, est-ce grave ? "Durant la petite enfance, il n'y a aucun problème, au contraire, pose le Dr Frédérick Kochman, pédopsychiatre. Cela éveille chez l'enfant la différence de constitution entre filles et garçons. Cela renforce même le lien affectif à l'intérieur de la fratrie. En revanche, entre 4 et 6 ans, l'enfant doit décider : s'il préfère prendre son bain seul, c'est qu'il commence à ressentir un besoin d'intimité. Il ne faut pas aller contre ce mouvement." Après, c'est chacun son bain (mais vous n'êtes plus obligé de rester parce qu'ils sont grands, ce qui est cool aussi).
Ces 8 questions indispensables vous ont sans nul doute éclairé. Retrouvez leurs réponses en intégralité dans L'Ecole des parents de Marc Beaugé ou "Comment leur annoncer la mort du poisson rouge", et 92 autres vraies questions aussi cruciales ou anodines que "Faut-il intervenir s'il n'est pas invité à l'anniversaire d'un copain ?", "Faut-il tricher contre lui aux jeux de société ?", "Est-ce normal de l'aider à se faire des amis ?" et la principale : "Finalement, est-ce bien raisonnable de faire des enfants ?" (spoiler : non).