Durant la semaine mondiale pour l'allaitement maternel (SNAM), qui débute ce lundi 17 octobre et se terminera le 23 octobre prochain, pas moins de 8000 affiches vont être placardées à Bruxelles, Paris et Marseille pour lutter contre les remarques et agressions dont sont parfois victimes les mères qui allaitent dans les lieux publics.
Menée par la marque de vêtements d'allaitement Tajinebanane, cette campagne met en scène des mères allaitantes photographiées dans l'espace public, ainsi que des commentaires postés sur les réseaux sociaux. Ces clichés répondent à des scènes qui ont malheureusement eu lieu.
Jasmin, l'un des visages de cette campagne (dans laquelle figure les portraits de six femmes différentes),a par exemple été empêchée d'allaiter au Louvre. En juin dernier, alors qu'elle visitait le musée en famille, un agent l'a interpellée en lui demandant d'arrêter de nourrir sa fille, sous prétexte que la scène "pourrait déranger une partie des visiteurs".
"Quand un enfant a faim, on ne peut pas attendre", avait alors déclaré la jeune maman. Et ce n'est pas le premier épisode du genre. A la CAF, à Disneyland ou encore au commissariat, d'autres mères ont été priées d'arrêter d'allaiter.
En 2021, à Bordeaux, Maÿlis, mère de Nino, avait même été insultée et giflée par une inconnue, sans que personne n'intervienne. Au commissariat où Maÿlis s'était rendue pour porter plainte, l'homme qui l'avait reçue lui avait demandé quel "pourcentage" de sa poitrine était visible... Une réaction affligeante qui rappelle qu'aujourd'hui encore, les femmes ne sont pas libres de disposer de leur corps comme elles le souhaitent, et sont culpabilisées alors même qu'elles sont victimes.
"Lutter contre la précarité et la solitude des jeunes mères, contre la discrimination au travail, contre la violence verbale et parfois physique dont elles sont victimes est une priorité", estime la fondatrice de la marque Tajinebanane, Alison Cavaillé, dans un communiqué. "Soutenir et protéger l'allaitement maternel relève de la responsabilité de tous·tes, du gouvernement, aux professionnel·les de santé, en passant par les employeurs, les particuliers et les co-parents", poursuit l'entrepreneure.