Culture
Arrêtez-moi : après La journée de la jupe, Lilienfeld le féministe persiste et signe
Publié le 6 février 2013 à 17:36
Par Laure Gamaury
Un film avec Miou-Miou et Sophie Marceau dans les rôles phares, une auto-promotion sur Facebook, un numéro d'appel pour récolter des fonds : d'« Arrêtez-moi » à l'opération « Arrêtez-le », le réalisateur Jean-Paul Lilienfeld s'est engagé concrètement dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Entretien.
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Terrafemina : D'où vient l'idée d'un tel sujet ? Comment est né le scénario du film « Arrêtez-moi » ?

Jean-Paul Lilienfeld : En premier lieu, les chiffres sur les violences domestiques à l'encontre des femmes m'ont fait halluciner ! Et puis, dans la foulée, j'ai découvert le roman de Jean Teulé (« Lois de la gravité », éd. Julliard, ndlr). J'ai directement pris contact avec lui pour obtenir les droits plus facilement, et nous avons discuté de l'adaptation au cinéma. Rapidement, l'idée de transformer le policier Pontoise en femme a surgi pour renforcer la dimension dramatique des violences faites aux femmes.

Tf : Le choix des actrices a-t-il été compliqué ?

J-P. L. : Non. Miou-Miou s'est imposée immédiatement pour Pontoise dès qu'on en a fait un personnage féminin. Jean Teulé, dont elle est la compagne, lui avait proposé le rôle de la victime pour une adaptation au théâtre. Ce qu'elle avait refusé en raison de son âge. Mais elle a toujours trouvé intéressant l'ambivalence de Pontoise. Pour Sophie Marceau, j'avais beaucoup aimé son interprétation de Chiara Manzoni dans « Anthony Zimmer » de Jérôme Salle, où elle joue un rôle trouble de femme manipulatrice. Je n'ai donc pas hésité à lui proposer ce rôle qu'elle a accepté.

Tf : Le rendu donne l'impression d'une course effrénée, haletante. Pourquoi avoir choisi d'alterner plans longs dans le commissariat et scènes tournées en caméra subjective ?

J-P. L. : Pour les scènes de violence, je ne voulais pas faire du spectateur un voyeur. D'où les plans subjectifs grâce à une caméra que portait Sophie Marceau sur la tête. En plus, ils imposent, en effet, un rythme effréné au film. Car jusqu'à l'arrivée au commissariat, la démarche de la victime est une course. Avec le système de flash-back, l'effet est permanent alors que d'un point de vue chronologique, ce n'est pas le cas. C'est un parti pris filmique pour ne pas tomber dans une narration monotone imposée par le huis-clos.

Tf : Vous avez décidé de faire la promotion de votre film en partie en ligne et par vous-même. Facebook est-il un outil de promotion efficace ?

J-P. L. : La promotion sur Facebook est clairement un outil marketing mais elle vient aussi d'une envie personnelle de discuter et d'interagir avec les internautes sur mon film et sur le vaste sujet des violences faites aux femmes. Les retours ont été très positifs et l'originalité de mon blog (la page Facebook du film, ndlr) a été soulignée par la presse en général. Cette expérience m'a aussi permis de révéler les anecdotes sur le processus de réalisation et de distribution d'un film, sur l'envers du décor en somme.

Tf : En parallèle de la promotion d'« Arrêtez-moi », vous avez monté l'opération « Arrêtez-le ». En quoi consiste-elle ?

J-P. L. : Je me suis servi de l'expérience de mon précédent film « La journée de la jupe » qui a amené l'association Ni putes ni soumises à soutenir la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le 25 novembre, en appelant toutes les Françaises à porter une jupe pour ce jour symbolique. Je suis ainsi entré en contact avec Solidarité femmes, un collectif de 65 associations qui soutiennent et prennent en charge les victimes de violences domestiques. Nous avons mis en place un numéro surtaxé, le 0 899 660 300, qui permet de récolter des fonds pour lutter contre les violences à l'encontre des femmes, à chaque appel. Au bout du fil, je leur explique ma démarche et à quelles actions est destiné l'argent reçu. L'opération a débuté il y a à peine une semaine et se poursuit jusqu'au 8 mars. 

Découvrez notre critique de « Arrêtez-moi » et la page Facebook du film

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