Viol et violences domestiques à l’encontre des femmes sont au cœur du « plan global » annoncé par le chef de l’État, dimanche 25 novembre, lors de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. Accompagné par Najat Vallaud-Belkacem, la ministre des Droits des femmes, François Hollande, a visité un foyer d’accueil de la région parisienne et a promis de mieux « punir » les auteurs de violences à l’encontre des femmes, d’« informer » et d’accompagner » les victimes. Il espère que le gouvernement pourra présenter d’ici l’été 2013 une « loi cadre » pour que les chiffres de ces violences baissent significativement. En 2011, 122 femmes ont été tuées par leur compagnon alors que 75 000 à 100 000 personnes sont violées chaque année et que 10% d’entre elles seulement portent plainte.
Les femmes victimes de violences devraient pouvoir bénéficier d’ici la fin du quinquennat du tiers des 5 000 logements d’urgence promis par le président de la République. La ministre des Droits des femmes a ajouté que des logements sociaux seraient aussi réservés pour ces victimes.
Le ministère des Droits des femmes a affirmé que l’ordonnance de protection de 2010 serait réformée par le projet de loi à venir car elle n’est pas appliquée uniformément par les tribunaux. Elle permet d’éloigner en urgence les victimes de violences conjugales de leur conjoint. Et devrait donc logiquement faite l’objet d’un renforcement.
Le projet de loi devrait également s’inspirer des négociations actuelles sur l’égalité hommes-femmes. Le gouvernement souhaite que ces discussions en cours soient achevées avant le 8 mars 2013, pour la Journée internationale des droits des femmes.
Pour combattre la violence sexiste qui « commence dès le plus jeune âge » et selon un sondage Ifop commandé par l’association Paroles de femmes, dans l’enceinte de l’école pour 61% des femmes interrogées, Najat Vallaud-Belkacem annonce la prévention par l’apprentissage de l’égalité « dès la dernière classe de maternelle et jusqu'à la fin du primaire ». Une mesure applicable dès la rentrée 2013.
Enfin, François Hollande a déclaré pendant sa visite : « Nous devons avoir des procédures pénales beaucoup plus rapides et simples et des dépôts de plainte accompagnés et suivis d'effets afin de punir ». Il a également insisté sur les devoirs d’information pour les victimes et de formation pour les professionnels concernés « policiers, gendarmes, médecins, enseignants... »
Pendant le discours de François Hollande, une centaine de femmes, le visage tuméfié, ont mimé des scènes d’agression devant le Centre Georges Pompidou à Paris, à l’appel de l’association « Ni putes, ni soumises ». pour être sûres « que l’indifférence n’existe plus ».
Crédit photo : AFP
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