La croisade anti-avortement ne cesse pas outre-atlantique, plus encore, elle s'exacerbe. Le mois dernier, l'on apprenait le vote d'une nouvelle loi répressive en Idaho, autorisant les poursuites contre les cliniques et les médecins pratiquant l'avortement. Les plaintes sont dès lors permises et encouragées même si le foetus est le résultat d'un viol. Cette loi, déjà, faisait écho à d'antérieures mesures adoptées dans l'Etat du Texas.
Et en avril, c'est désormais l'Etat de l'Oklahoma qui vient d'adopter une loi particulièrement répressive en ce sens. Effectivement, elle interdit totalement l'avortement sauf dans le cas d'une "urgence médicale qui sauverait la vie de la mère". Et comme la loi de l'Idaho avant elle, ce texte menace en outre tout médecin ou professionnel de santé pratiquant l'avortement de... dix ans de prison et de 100 000 dollars d'amende. Un texte voté avec une majorité de "pour" face au parlement de l'Oklahoma, et intitulé "projet de loi numéro 162".
Une nouvelle alarmante pour les associations de défense des droits des femmes.
Comme l'énonce franceinfo, cette loi est la dernière en date d'une série de législations contre l'IVG et plus encore "d'un mouvement massif et rapide de déconstruction du droit à l'avortement". Effectivement, par-delà les lois passées au Texas (pour rappel, une loi interdisant l'avortement dès six semaines de grossesse, même en cas de viol ou d'inceste) ou en Idaho, pas moins de 1 840 mesures "de limitation de la contraception ou de l'avortement" ont été observées depuis le début de l'année aux États-Unis, dans pas moins de 46 États.
Oui, près de 2 000 mesures en trois mois seulement, dans la quasi totalité des Etats constituant la nation... Quant aux incidences à prévoir du texte de loi de l'Oklahoma, elles pourraient déjà être mises en lien avec ces propos de Lauren Bramwell, défenseur des droits humains et des droits civiques, à propos du texte adopté en Idaho : "c'est une loi irresponsable et aux motivations politiques qui va faire du mal". C'est là l'avis de nombreuses associations féministes aux Etats-Unis, qui malheureusement peinent à se faire entendre.
Et Franceinfo de s'alarmer à raison : "depuis l'adoption de cette législation, les femmes du Texas souhaitant avorter avaient trouvé refuge en Oklahoma, jusqu'à représenter désormais à peu près la moitié des IVG pratiquées dans l'État. Ce sera donc bientôt fini". Un état des lieux qui a de quoi sérieusement inquiéter.